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« La vraie question, c’est pourquoi pas Charleroi ? » a expliqué Benoît Deper, CEO d’Aerospacelab, sur bel RTL ce matin. « Parce que dans le passé, c’était un pôle manufacturier. Mais toutes les qualités et compétences sont toujours là aujourd’hui. On a tendance à oublier qu’en fait, Charleroi a une grande histoire dans le manufacturing, dans l’industrie, dans l’ingénierie et que ça fait que quelques décennies, en fait, tout ça a disparu. »
Les seuls en Europe avec Airbus
Ce qui différencie Aerospacelab de ses concurrents et explique en partie son succès, c’est qu’on « fabrique des satellites et tout ce qui va dedans. Donc on ne fait pas que de l’assemblage de satellites, ce qui est le cas dans l’industrie pour la plupart de nos concurrents. Nous, on fabrique le châssis et les cartes électroniques qui vont dedans, le logiciel… On fait tout ça complètement chez nous et puis on les envoie sur un pas de tir pour partir dans l’espace. Si on regarde en Europe, il y a pas mal de boîtes qui fabriquent des satellites, mais dans la gamme dans laquelle on évolue, on est plus ou moins tout seul. La gamme de pouvoir fabriquer des satellites d’une certaine taille, pas trop chers, en série, on est seuls avec Airbus en Europe. »
L’activité militaire de plus en plus présente
Qui achète ces satellites ? « Nos clients, ça va de la petite start-up qui est une spin-off d’une Université américaine et à des ministères de la Défense. » L’activité militaire par satellites est en effet en pleine expansion. Il existe en effet « un boost pour le moment avec tous les plans qui existent au niveau européen. »
Et l’entreprise ne compte pas s’arrêter là : ils ont le projet d’ouvrir une méga usine à Marcinelle. « On est en train de construire une des plus grosses usines au monde dans la fabrication en série de satellites. Et cette usine est vraiment destinée à fabriquer ces constellations de satellites. »
On avait une blague : on disait qu’on finirait tous chez Electrabel…
Son expérience aux États-Unis a été révélatrice pour son parcours d’entrepreneur en Belgique : « Il m’a complètement influencé parce que, même si je pense que ça va mieux maintenant, à l’époque le système d’éducation supérieure en Belgique formait surtout des cadres moyens dociles. On avait une blague avec mes camarades de promo : on disait « On va tous finir chez Electrabel ». On n’avait pas vraiment l’idée que l’entrepreneuriat pouvait exister, ni même les outils pour le faire. Et donc, je suis arrivé en Californie dans un labo de la NASA qui était assez hors du commun et qui a créé la plupart des start-ups spatiales américaines. Et donc j’ai vu en tant que spectateur que c’était possible et que ce n’est pas si difficile. »


















