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La recrudescence des fraudes informatiques et le manque de personnel préoccupent le parquet du Brabant wallon, a expliqué le procureur Marc Rézette, mardi après-midi lors de la présentation de son rapport d'activités pour l'année 2023.
De 2.266 en 2021, le nombre de dossiers ouverts pour des fraudes informatiques a franchi l'an dernier la barre des 3.000 en Brabant wallon.
"C'est une matière à laquelle nous serons de plus en plus confrontés, et ces chiffres ne tiennent pas compte des personnes lésées qui ne déposent pas plainte", explique Marc Rézette. Le procureur insiste d'ailleurs sur l'importance de la prévention, qu'il considère comme la meilleure arme contre cette forme de criminalité.
Face à ce problème grandissant, le parquet du Brabant wallon manque d'effectifs. Si le cadre prévoit 19 magistrats, ils sont actuellement au nombre de 16.
Le problème est encore plus prononcé au secrétariat du parquet. "Nous devrions pouvoir compter sur une cinquantaine de personnes alors que notre effectif est plus proche de la trentaine. Le manque de magistrats et le cadre administratif défaillant nous obligent à établir des priorités, et à retarder des affaires comme les atteintes aux biens", regrette Marc Rézette.
Entre autres axes prioritaires, le parquet du Brabant wallon investit beaucoup d'énergie dans la lutte contre la criminalité économique et financière. Une moyenne de 1.500 dossiers sont ouverts chaque année.
Le parquet brabançon wallon s'est aussi joint à la plateforme "company dumping", lancée en 2018 à Bruxelles. "Il s'agit d'identifier les entreprises qui constituent en réalité des coquilles vides au service de réseaux criminels. Le parquet enquête puis les cite en dissolution devant le tribunal de l'entreprise. L'idée est d'assainir le paysage socio-économique de notre province qui, rappelons-le, représente plus de 20% du produit intérieur brut de la Wallonie", précise encore le procureur du Roi du Brabant wallon.