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Harcelée au travail, une policière de 30 ans se donne la mort avec son arme : « Dans son message d’adieu, elle est très claire »

Par RTL info avec Benjamin Samyn et Michael Harvie
Une jeune policière de la zone de Charleroi s’est donné la mort cette semaine avec son arme de service. Elle aurait été victime de harcèlement sexuel de la part d’un officier. Aujourd’hui, ses parents estiment que c’est l’ensemble du système qui l’a poussée à commettre l’irréparable ; ils témoignent.

Élisa, jeune policière et maman de 30 ans, s’est donné la mort il y a quelques semaines avec son arme de service. Dans la nuit de lundi à mardi, elle est passée à l’acte, en uniforme, alors qu’elle allait prendre son service.

Il y a quelques mois, ses parents ont constaté que la jeune policière, motivée et appréciée, était anxieuse et dépressive. Ils ont alors appris qu’elle avait déposé plainte pour des faits de harcèlement sexuel et de viol à l’encontre d’un officier de la zone de Charleroi. Sa maman nous en parle alors que l’enfant d’Elisa est dans le salon, devant des dessins animés. « Cela aurait commencé en 2021 et elle n’en a parlé à personne dans la famille. Ce qui a mené à son passage à l’acte, d’après son message d’adieu, ce n’est ni nous, ni sa séparation, elle est très claire : il n’y a eu aucun autre événement que celui-là », détaille-t-elle dignement.

Suite à ces faits présumés, l’officier a été écarté et Elisa hospitalisée pour stress post-traumatique et dépression. Elle a finalement pu reprendre son service en août, mais elle n’arrivait pas à retrouver sa sérénité. « Elle m’a dit qu’il allait réussir à s’en sortir. Quelque part, ça ne la quittait pas, elle me disait qu’elle revoyait la scène. Il y a d’autres victimes qu’elle, et je pense aussi à ces gens-là ».

Véronique, elle, était officier et elle a terminé sa carrière à Charleroi en burn-out, une situation liée à ses conditions de travail. Elle a bien connu Elisa, tout comme les difficultés que la jeune femme a rencontrées. « Déposer plainte, c’est toujours très compliqué, parce que c’est toujours un qui dit et l’autre qui dit non. Et puis c’est quand même encore un milieu un peu masculin, où les dires d’une femme ne sont pas toujours pris en compte. On prend beaucoup plus sur soi pour ne pas être critiquée, pour ne pas être mis au ban de la société de la zone. Moi j’ai longtemps pris sur moi, jusqu’au jour où mon corps a dit stop », témoigne cette ancienne de la zone.

Les parents d’Elisa remercient les nombreuses personnes de la zone de police qui leur ont envoyé des signes de soutien. Contactée, la direction précise que les dispositions ont été prises dans le cadre de l’application du code du bien-être au travail et que la mise à l’écart de l’officier suspecté de harcèlement est prévue sur une longue durée.

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