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Dans sa lettre ouverte, la juge d’instruction d’Anvers explique que la justice est confrontée à une menace organisée qui met nos institutions à mal. Elle tient à alerter les autorités de cette situation. Pour garantir sa sécurité, elle témoigne anonymement.
« Nous avons le sentiment qu’il y a de la bonne volonté au gouvernement et chez nos décideurs politiques, mais qu’il manque le sentiment d’urgence. Dans cette lettre ouverte, j’ai ajouté des exemples très concrets. Parce qu’on ne réalise pas à quel point la situation sur le terrain est devenue grave. »
Le trafic de drogue prend de l’ampleur : des employés du port, des douaniers, des policiers et même du personnel de la justice à l’intérieur de la prison sont corrompus. D’après sa lettre, les narcotrafiquants continuent de travailler alors qu’ils sont incarcérés. Ils menacent aussi les juges et juges d’instruction. Elle-même a dû passer quatre mois dans une planque.
« On vient vous chercher et vous avez 1 h pour faire vos valises. Les enfants aussi. La maison est complètement fermée. Moi, je suis entrée en mode combat. Je voulais montrer que menacer un juge, ça ne fonctionne pas. J’ai donc misé à fond sur le télétravail ».
Selon la juge d’instruction, certaines actions concrètes peuvent être mises en place rapidement pour protéger la justice. Elle cite notamment un système de blocage du réseau téléphonique dans toutes les prisons, une mesure à laquelle la ministre de la Justice réagit. « Nous avons lancé des projets pilotes pour ces brouilleurs GSM et nous demandons aussi des moyens supplémentaires afin de les déployer dans toutes les prisons dans les prochains mois », indique la ministre de la justice Annelies Verlinden.
La juge d’instruction estime qu’un juge apeuré ne peut pas exercer sa fonction librement. Elle ajoute que le fonctionnement inadéquat du système judiciaire est une attaque dangereuse contre notre démocratie.


















