Partager:
Les avocats des accusés du procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles se sont montrés fortement critiques, lors de leurs commentaires, à l'égard du témoignage du psychologue et professeur de criminologie Serge Garcet (ULiège) devant la cour d'assises. Me Delphine Paci, l'avocate de Salah Abdeslam a notamment qualifié l'intervention de "caricaturale" et "peu nuancée".
"Un discours pas très scientifique mais plutôt idéologique. Pas très nuancé, très caricatural", a réagi la pénaliste. "Monsieur le témoin est capable de nous dire, après avoir mené des entretiens de deux heures, que les personnes qui sont tombées dans le radicalisme violent sont foutues, que c'est une génération sacrifiée. Ce discours-là est particulièrement dangereux, car il fait le lit des discours d'extrême droite. On nous dit, en substance, que ces jeunes, ça ne sert a rien de travailler avec eux, car ils sont de toutes façons foutus. Je vous demanderais de ne pas être naïf et de ne pas retenir cette présentation extrêmement caricaturale."
"Je suis triste quand j'entends un discours, aussi scientifique soit-il, se montrer autant déterministe et venir nous parler de génération sacrifiée. Qu'un psychologue vienne nous dire qu'on ne peut plus rien faire une fois que les deux plasticines sont mélangées", a regretté Me Nicolas Cohen, qui défend Bilal El Makhoukhi. "Tout ce qui a été dit n'est pas forcément faux, mais c'est biaisé."
Me Jonathan De Taye, qui représente Ali El Haddad Assufi a, lui, affirmé que ce débat l'intéressait assez peu étant donné que son client n'était pas radicalisé. Il a néanmoins mis le jury en garde contre ce genre de présentations.
De son côté, le parquet a fait remarquer que le schéma de radicalisation décrit par le témoin correspondait au parcours de plusieurs accusés.