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L’enquête autour de l’assassinat de Bernard Vermeulen, ce cycliste tué d’une balle dans la tête à Leernes il y a huit mois, prend une tournure inquiétante avec la découverte d’une vidéo troublante. Cette séquence, filmée par l’un des deux suspects, attire une attention particulière de la justice en raison de sa violence explicite et de son potentiel à révéler des éléments cruciaux sur les auteurs présumés.
Dans cette vidéo, Julian, un jeune de 18 ans, est visiblement en train de s’attaquer violemment à un homme dont le visage est ensanglanté. Cette agression gratuite est comparée, par certains, au meurtre brutal de Bernard Vermeulen, sans que le lien précis entre ces événements ne soit établi. Les motivations de ce crime odieux demeurent floues à ce stade de l’enquête.
« On est révulsé »
L’avocat représentant la famille Vermeulen, à qui la vidéo a été montrée, exprime une indignation absolue face à ces images : « C’est terrifiant comme vidéo, c’est orange mécanique (le film de Stanley Kubrick, ndlr), estime Yves Demanet, avocat des parties civiles. Est-ce un incident ou une chasse, une prédation qui s’inscrit dans un parcours dont le dernier élément historique serait feu M. Bernard Vermeulen ? Parce qu’alors ça change beaucoup de choses, ça change des perspectives. En tout cas et en toute hypothèse, on est révulsé quand on voit cette vidéo. »
Une spirale de violence ?
La vidéo aurait initialement été diffusée sur un groupe privé et pourrait ne pas être un cas isolé. D’après nos informations, il existerait d’autres séquences similaires, laissant entrevoir une possible série d’agressions violentes. Ces révélations alimentent une hypothèse selon laquelle les suspects auraient évolué dans une spirale de violence croissante.
Quelle prise en charge par les juges de la jeunesse ?
Les deux suspects impliqués dans cette affaire, Paco (19 ans) et Julian (18 ans), sont désormais sous les verrous. Par ailleurs, leur passé soulève des questions sur la prise en charge des jeunes délinquants avant leur majorité. Certains experts dénoncent des dysfonctionnements dans les dispositifs actuels de la justice pour mineurs. « Au niveau de la prise en charge par les parquets, moi je m’étonne personnellement que de moins en moins de jeunes semblent, en tout cas dans certains arrondissements, être amenés devant les juges de la jeunesse, relève Olivier Dupont, avocat pénaliste au barreau de Liège. Lorsque les juges de la jeunesse sont saisis, le nombre de places en IPPJ étant relativement limité, la prise en charge optimale peut interroger ».
Alors que l’enquête se poursuit, cette vidéo pourrait s’avérer déterminante pour cerner les profils psychologiques des suspects et éclaircir leurs motivations.















