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Grace, la dame violemment maîtrisée à Bruxelles-Nord, porte plainte pour violences avec discrimination raciale

Par RTL info avec Belga
Le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête sur un incident impliquant des agents de Securail et trois femmes à la gare de Bruxelles-Nord. Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre l’une d’elles maintenue au sol. L’enquête porte sur des coups portés par un agent, mais aussi par une autre personne. Une version contestée par des témoins et l’avocate de la dame. Celle-ci porte plainte contre Securail pour violences avec discrimination raciale.

Le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête sur un incident survenu à la gare de Bruxelles-Nord, au cours duquel des agents de Securail ont violemment maîtrisé une femme. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent en effet la scène. Selon le parquet, des coups auraient été portés lors de l’incident, tant par un agent de Securail que par une autre personne et une enquête est actuellement en cours contre ces deux personnes.

« Le 8 août, des agents de Securail sont intervenus à la gare de Bruxelles-Nord à l’encontre de personnes qui ne pouvaient présenter de titre de transport valable », explique Laura Demullier, porte-parole du parquet. « Au cours de l’intervention, des coups auraient été portés par l’une des personnes concernées et par l’un des agents de Securail. Le parquet de Bruxelles a ouvert deux dossiers pour coups et blessures volontaires : l’un à l’encontre de la personne concernée, l’autre à l’encontre de l’agent de Securail. » Dans l’intérêt de l’enquête, le parquet ne fera pour l’instant aucun autre commentaire.

Elles ont acheté leur ticket via l’application, selon leur avocate

Mais cette version officielle du parquet est contestée par des témoins qui nous ont contactés. « La femme possède un abonnement annuel en règle. (…) De plus, elle n’a jamais porté de coups envers les agents de Securail », assure l’un. Un autre précise que les agents de Securail auraient douté de la véracité de la pièce d’identité montrée par la dame qui l’accompagnait, un passeport norvégien.

Lors d’un point presse organisé ce mercredi, l’avocate Selma Benkhelifa a donné plus de détails. La dame qu’on voit dans la vidéo se prénomme Grace, est de nationalité belge et possède un abonnement SNCB. Elle voyageait avec ses deux cousines de nationalité norvégienne. Les trois n’ont pas réussi à prendre un ticket à l’automate de la gare de Vilvoorde qui était en panne.

Selon l’avocate, les trois femmes ont tout fait pour être en ordre. « Elles se signalent directement au contrôleur avant de monter dans le train en disant « on veut acheter notre ticket dans le train ». Il leur dit que ce n’est pas possible et la dame qui est belge sait bien qu’on peut acheter un ticket dans le train. Donc elle insiste et dit que c’est possible. Donc pour être en règle, elle achète via l’application deux tickets pour ses deux cousines. »

Plainte pour violences avec discrimination raciale

Une fois arrivé à la gare du Nord, un agent Securail dit à la famille : « Avec votre attitude on va descendre du train. » Les passeports norvégiens sont contrôlés. « Ils leur ordonnent de descendre. Elles disent : « Mais vous devez nous rendre nos passeports, vous ne pouvez pas garder nos passeports. On ne veut pas descendre, on doit descendre à l’arrêt suivant. » Il leur ordonne quand même de descendre et il devient brutal », détaille l’avocate.

La situation finit par dégénérer et Grace est violemment plaquée au sol et menottée par deux agents. Elle est ensuite maintenue dans une situation problématique. « L’obliger à attendre à genoux, il y a quelque chose de très dérangeant dans cette scène et qui ne peut être expliqué que par une humiliation volontaire », estime encore l’avocate. Grace a porté plainte pour violence avec discrimination raciale. Le contrôleur aurait en effet tenu des propos racistes. « Il a ajouté : « C’est toujours comme ça avec les gens comme vous ». « Comme vous » sous entendait « les noirs » parce qu’elles sont toutes les trois d’origine congolaise. »

La SNCB déplore l’incident et dit prendre l’affaire au sérieux. « Le parquet est obligé d’ouvrir une enquête si l’agent de Securail prétend qu’il a reçu des coups. Mais je suis convaincue que l’enquête montrera que le seul à avoir brutalisé quelqu’un, c’est l’agent de Securail vis-à-vis de ma cliente et pas du tout l’inverse. »

À la suite de cet incident, une manifestation aura lieu vendredi à la gare centrale. Elle est organisée par un collectif de citoyens qui soutient les femmes impliquées dans l’incident. Le collectif exige une enquête indépendante, des excuses publiques de la SNCB et la suspension immédiate des agents de Securail impliqués.

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