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Grogne inédite des magistrats: la ministre de la Justice assure que "beaucoup d'entre eux veulent être solidaires avec la réforme"

Magistrats en colère, tribunaux paralysés, pertes pour l'État: face au manque de moyens et aux réformes des pensions, la fronde judiciaire s’intensifie. Annelies Verlinden plaide le dialogue, mais l’incertitude reste entière.

Les magistrats maintiennent la pression sur le gouvernement belge. Ils dénoncent le manque de moyens qui leur sont alloués. Les tribunaux reportent des affaires, ce qui aura des conséquences sur les caisses de l'État, privé de l'argent des amendes. Certains magistrats envoient massivement en prison des condamnés à de courtes peines...

La ministre de la Justice, Annelies Verlinden, a été interrogée par Christophe Deborsu à ce sujet dans le 7h50 de bel RTL. Elle répond : "Je veux insister sur le fait que je veux investir dans le dialogue. La concertation, c'est important parce que les préoccupations de la magistrature sont aussi les miennes. Il faut investir dans les conditions de travail plus sûres pour les magistrats et les infrastructures également. La charge de travail a vraiment explosé ces derniers temps et je veux les soutenir. Je vais continuer à me battre pour les investissements dans la justice".

"Cela étant dit", reprend l'invitée. "Il faut qu'on respecte tous l'état de droit", rappelle la ministre.

La cause de ce mécontentement : le manque de financement structurel de la justice et la volonté du gouvernement fédéral de limiter l'indexation des pensions des magistrats. Avec, à la clé, jusqu'à 40% de perte de pouvoir d'achat selon les associations syndicales. 10% maximum, tempère le ministre des Pensions.

"La discussion sur les pensions est la goutte qui a fait déborder le vase", admet Annelies Verlinden avant de nuancer : "Il y a beaucoup de magistrats qui m'ont confirmé qu'ils veulent être solidaires avec les réformes que ce gouvernement Arizona veut mettre en place pour les enfants et les petits-enfants. Il faut maintenir tout ce qui est de notre pension, sécurité sociale. C'est important".

La ministre de la Justice répète que c'est la raison de son investissement dans la concertation. "J'ai discuté des plans pour les investissements avec les magistrats dès le début de mon mandat. Je vais continuer à le faire".

Enfin, interrogée sur le chiffre des 40% de pertes, Annelies Verlinden préfère ne pas se prononcer : "C'est au ministre des Pensions de faire les calculs. Je comprends qu'il y a eu des discussions entre les magistrats et le ministre. Ils ont parlé des chiffres et ils vont développer ça encore dans les semaines à venir", répond-elle. Elle ajoute par après qu'il est difficile de dire combien les magistrats vont perdre, car "c'est un point individuel", cela dépendra de chacun. "Difficile de faire un grand calcul pour tout le monde"

"On parle maintenant de l'indexation, mais cela étant dit, il a il y a encore d'autres réformes de pensions à venir, comme pour les tantièmes et tout cela, qui vont être développées par le ministre des Pensions. Je comprends l'incertitude des magistrats sur l'ampleur des réformes", complète-t-elle.

De son côté, le ministre des Pensions, Jan Jambon, a dit, dimanche, déplorer les actions menées par la magistrature à Namur et ailleurs : "J'espère que l'agitation et le mécontentement de ces hauts serviteurs de la démocratie resteront proportionnels aux efforts limités qui leur sont demandés." De nouvelles concertations doivent encore avoir lieu, précise le ministre.

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