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Infirmière suspectée d'avoir administré une dose mortelle à une patiente à Genk: le jugement prend un nouveau tournant

Le tribunal correctionnel de Tongres s'est déclaré vendredi incompétent pour examiner le dossier d'une ancienne infirmière de Genk, suspectée d'avoir administré un mélange mortel de morphine et de dolantine à une patiente espagnole de 70 ans en phase terminale.

Après une étude approfondie du dossier pénal, le tribunal a requalifié les faits en empoisonnement. Ces charges ne peuvent être examinées que par une cour d'assises. Le ministère public et la défense peuvent toutefois encore faire appel de la décision du tribunal de Tongres. Si la cour d'assises devait examiner cette affaire, l'infirmière risque la perpétuité.  

Le 19 juillet 2014, une patiente espagnole atteinte d'un cancer du poumon en phase terminale a été admise à l'hôpital ZOL (Ziekenhuis Oost-Limburg) de Genk. Le lendemain, l'infirmière a indiqué à un médecin que la patiente avait du mal à respirer et elle a reçu l'instruction de lui donner un traitement avec de la morphine. Le médecin ignorait toutefois que la même infirmière lui avait préalablement administré, sans le consulter, une dose supplémentaire d'anesthésique par injection.  

Une autre dose de dolantine a également été ajoutée dans le baxter et l'état de santé de la femme de 72 ans a continué de se détériorer. Elle est finalement décédée plus tard dans la journée.  

Plusieurs causes du décès possibles

L'autopsie a identifié plusieurs causes possibles de décès, notamment les substances injectées et une pièce de vingt centimes trouvée au fond de la gorge de la femme, bloquant la trachée. La pièce avait été déposée sur sa bouche par un voisin qui lui avait rendu visite à l'hôpital, selon une tradition sicilienne, alors qu'elle était inconsciente. L'homme avait pensé que l'Espagnole était déjà décédée.  

Selon le jugement du tribunal correctionnel, l'anesthésique injecté par l'infirmière avant d'appliquer le baxter a contribué à l'aggravation de l'état de santé de la patiente. "Il est établi devant le tribunal, au-delà de tout doute raisonnable, que la prévenue a administré de la péthidine (dolantine) à M.B., non prescrite par le médecin traitant, en quantité toxique et potentiellement mortelle."  

La cour ajoute que la pièce de monnaie a effectivement contribué à une mort plus rapide, mais qu'elle n'a pas été le facteur décisif de la mort. "L'anesthésique contenu dans le baxter a réagi de manière toxique à l'anesthésique précédemment administré. Sans les quantités toxiques et potentiellement mortelles de péthidine et de morphine, la patiente ne serait pas décédée ce jour-là dans ces circonstances et à ce moment-là."

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