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« Les peines ne sont que rarement exécutées » : les procureurs du Roi lancent un appel historique au gouvernement, que se passe-t-il ?

Par RTL info avec Oceane Vermeiren et Steve Damman
Dans un contexte global de manque de moyens pour la justice, les 15 procureurs du Roi interpellent le gouvernement. C’est une première dans le pays. Ils rappellent que dans un état de droit, ils sont bien plus qu’une ligne budgétaire.

Quinze signatures pour un cri commun. Dans leur lettre ouverte au gouvernement fédéral, tous les procureurs du Roi du pays dénoncent le manque d’investissement dans la justice et les conséquences directes pour les citoyens. « Qui sera tenu responsable si un dysfonctionnement survient dans la chaîne judiciaire ? », interroge Vincent Fiasse, procureur du Roi au parquet de Charleroi. « Depuis des années, nous lançons des signaux d’alarme, mais apparemment pas assez forts. »

Les chefs de corps des parquets belges abordent plusieurs problèmes. Le manque de magistrats, de policiers ou encore d’experts judiciaires rend la charge de travail plus lourde et fait retarder les enquêtes. Cela impacte directement les citoyens et leur sécurité. « Des enquêtes sont menées, des audiences ont lieu, mais au final, les criminels sont condamnés à des peines de prison qui ne sont que rarement exécutées », se désole Vincent Fiasse. « Les jeunes délinquants ou les dizaines de milliers de mineurs en situation préoccupante ne peuvent être pris en charge en raison d’un manque de place dans les institutions. »

Nous avons 48 000 dossiers qui rentrent tous les ans
Vincent Fiasse, procureur à Charleroi

Une situation que les procureurs attribuent aussi au manque d’espace et aux conditions de travail dans des bâtiments délabrés. Selon eux, ce contexte mène à un manque de suivi de dossiers dans les différents parquets. « À titre d’exemple, à Charleroi, nous avons 48 000 dossiers qui rentrent tous les ans », poursuit le procureur. « Vous imaginez bien qu’on ne peut pas amener tous ces dossiers devant le tribunal. C’est un peu la même proportion partout ailleurs. »

Contactée, la ministre de la Justice n’a pas souhaité réagir, mais ce jeudi après-midi à la Chambre, elle a exprimé vouloir réaliser un plan d’action pour répondre aux demandes du monde judiciaire. « Non, nous ne restons pas les bras croisés », a affirmé Annelies Verlinden (CD&), ministre de la Justice. « Je suis convaincue que les moyens supplémentaires débloqués cette année à ma demande devront être prolongés dans les années à venir. »

Un message commun historique qui démontre une crise judiciaire alarmante dans tout le pays, selon les procureurs.

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