Comment expliquer de si fortes chaleurs et vont-elles se prolonger cet été ? « C’est assez unanime dans les modèles »

Le mercure a grimpé jusqu’à 31,6 degrés samedi à Uccle, égalant le record journalier précédemment établi le 21 juin 2017, rapporte le météorologue David Dehenauw sur X.

L’Institut météorologique (IRM) avait prédit un samedi après-midi ensoleillé et chaud avec des températures comprises entre 26 et 33 degrés. Toutes les provinces du royaume étaient en code jaune pour la chaleur. Code qui restera d’application toute la journée de dimanche.

Ailleurs en Europe, les températures sont aussi très élevées. Comment expliquer qu’il fasse déjà si chaud maintenant? Pour répondre à cette question, Pascal Mormal, météorologue à l’IRM, était en direct dans le RTL info 13H ce samedi. Il explique qu’une juxtaposition de phénomènes est en train de se produire.

« On a des hautes pressions en surface, également des hautes pressions en altitude, et donc on a une sorte de dôme de chaleur qui s’est formé. Mais en l’occurrence ici, la situation de ce samedi, c’est une dépression sur l’Europe centrale, et plus vers l’océan Atlantique. Il y a une dépression au nord-ouest de l’Écosse. Et entre les deux, on a un flux très très chaud d’air subtropical, qui est canalisé vers nos régions. Ce qui explique les températures qui vont probablement atteindre 32, voire 34 degrés localement dans le pays aujourd’hui. »

Néanmoins, malgré cette chaleur, on ne peut pas parler de canicule. On parle plutôt de vague de chaleur, mais là aussi, les critères ne seront pas atteints à Uccle, qui est la station de référence. « Il faut savoir qu’on a déjà eu 5 jours consécutifs avec au moins 25 degrés, donc ça, c’est la première partie qui effectivement a déjà été accomplie. Mais il faut également 3 journées avec au moins 30 degrés. Aujourd’hui, c’est acquis, on va dépasser les 30 degrés ici à Uccle. Demain, c’est encore possible, il faudra voir un petit peu le timing du front froid. Mais déjà lundi, les températures vont chuter autour de 22-23 degrés, donc on n’aura pas la définition officielle d’une vague de chaleur, en tout cas pour la station de référence d’Uccle. »

Des épisodes chauds qui se répètent

Pour la saison, cette situation n’est pas exceptionnelle, affirme le météorologue. « On a déjà eu des occurrences de ce genre de phénomène par le passé. Évidemment, on se souvient de 1976 qui était vraiment un peu un ovni à l’époque. Mais ce qui est assez impressionnant ici, c’est la récurrence des périodes de grosse chaleur très tôt finalement dans l’été. C’est quelque chose qu’on rencontre de plus en plus souvent ces dernières années. »

Ces situations se sont d’ailleurs produites en 2019 et 2023. « Ces vagues de chaleur, ces épisodes de chaleur ont tendance à se multiplier ces dernières années. Là, on peut clairement y voir un lien avec le réchauffement climatique », dit-il.

Concernant les prévisions pour l’été, on peut déjà dire qu’il sera chaud. « Les modèles de prévision saisonnière envisagent plutôt un été qui serait 1 à 2 degrés au-dessus des normales de saison. On est parti – c’est quelque chose d’assez unanime dans les modèles – pour un été qui devrait quand même être sensiblement plus chaud que la moyenne. C’est un petit peu dans la tendance qu’on constate maintenant ces derniers étés », conclut notre invité.