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Affaire Didier Reynders : la banque ING a-t-elle protégé l’ancien ministre après avoir découvert des mouvements suspects ?

Par RTL info avec BELGA
ING Belgique, la banque de l’ancien ministre et commissaire européen, est sous le coup d’une information judiciaire pour trafic d’influence, selon Le Soir. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bruxelles.

ING Belgique est sous le coup d’une information judiciaire pour « trafic d’influence » menée par le parquet de Bruxelles en lien avec la gestion de son illustre client Didier Reynders, révèle mercredi Le Soir. Une information confirmée, sans plus de commentaires, par le procureur du Roi Julien Moinil.

Cette enquête a été ouverte après que la Banque nationale de Belgique (BNB), le régulateur du secteur bancaire, a transmis son rapport d’inspection sur ING et sa gestion du cas Reynders à la justice. Ce nouveau dossier est donc distinct de celui, pour soupçons de blanchiment, qu’a ouvert le parquet général de Bruxelles en 2023 à l’encontre de l’ancien ministre et commissaire européen.

Depuis le mois de juillet, d’anciens ou actuels responsables d’ING défilent dans les locaux de l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC), chargé de comprendre si l’ancien président des libéraux francophones a été protégé par sa banque.

D’après Le Soir, l’ancien et l’actuel CEO d’ING Belgique, Erik van den Heyden et Peter Adams, ont reçu une convocation pour être entendus, et ce en qualité de suspects, comme tous les auditionnés.

Ce qui est potentiellement reproché à la banque, « c’est d’avoir peut-être volontairement fermé les yeux sur des transactions et des activités bancaires suspectes de la part de l’ancien ministre, à savoir plus précisément pendant 10 ans de 2008 à 2018, d’avoir déposé sur son compte à vue jusqu’à 700.000€ en liquide, puis d’avoir été prévenu par sa banque de cette découverte. Mais la banque a choisi, après avoir entendu des explications de Didier Reynders dont on ne connaît pas exactement le contenu, de ne pas avoir signalé ces éléments ni à la justice, ni à l’organe antiblanchiment », la Ctif, avant 2023, détaille Louis Colart, chef du pôle enquête du journal Le Soir.

D’autant qu’après les questions de son banquier en 2018, Didier Reynders avait commencé à miser massivement sur des jeux de hasard, toujours en cash. Les gains à la loterie étaient, là encore, reversés sur le compte ING.

Que risque Didier Reynders ?

Interrogée, la filiale belge de la banque néerlandaise déclare ne pas pouvoir s’exprimer sur un dossier spécifique. « Des perquisitions ont eu lieu chez un antiquaire du Sablon à Bruxelles et chez l’ancien bras droit de Didier Reynders Jean-Claude Fontinoy le 5 juin dernier. C’est donc que manifestement, l’instruction se poursuit. », explique encore Louis Colart.

Quant à l’enquête contre Didier Reynders et son épouse pour blanchiment d’argent, ceux-ci ne sont pour l’instant « pas inculpés ». Mais l’enquête avance, assure le journaliste. Pour preuve : « des perquisitions ont eu lieu chez un antiquaire du Sablon à Bruxelles et chez l’ancien bras droit de Didier Reynders Jean-Claude Fontinoy le 5 juin dernier. C’est donc manifestement que l’instruction se poursuit. »

Que risque Didier Reynders ? « Dans l’enquête distincte que nous révélons aujourd’hui avec mon collègue Joël Matriche, pour potentielle corruption. Là les peines sont différentes mais on parle de peines de prison de 1 à 4 ans ou d’une peine d’amende de 80.000€. Mais il est aussi possible que la banque, vu le risque réputationnel, en cas de potentielle poursuite devant le tribunal décide de transiger avec la justice puisqu’on sait qu’une transaction pénale est possible dans notre pays », a rappelé Louis Colart dans le RTL info 13h.

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