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Bart De Wever, un mauvais Premier ministre ? L’attaque cinglante d’un président de parti : « Il doit encore apprendre »

Par RTL info avec Christophe Deborsu
Frédéric De Gucht étrille la méthode De Wever, jugeant la crise budgétaire incompréhensible après huit mois de formation. Le nouveau patron de l’Open VLD tacle la posture même du Premier ministre, qui s’apparenterait trop à celle d’un président de parti.

Tout juste nommé à la tête des libéraux flamands de l’Open VLD, Frédéric De Gucht ne mâche pas ses mots concernant la gestion du gouvernement fédéral dirigé par Bart De Wever. Invité au micro de Christophe Deborsu dans le 7h50 de bel RTL matin à s’exprimer sur l’échéance critique du budget (où un non-accord le 6 novembre pourrait provoquer la démission du Premier ministre), le libéral flamand a remis en cause la méthode du chef de gouvernement.

Selon Frédéric De Gucht, la crise budgétaire actuelle est d’autant plus difficile à comprendre que le gouvernement De Wever a mis huit mois à se former : « Je ne peux pas m’imaginer qu’ils n’ont pas discuté de tous les sujets sur la table aujourd’hui pendant huit mois », lance-t-il.

Le président de l’Open VLD insiste sur le fait qu’il est temps d’agir et de mettre en œuvre les réformes, plutôt que de s’enliser dans de nouvelles discussions : « C’est comme demander à Evenepoel (Remco Evenepoel, le cycliste belge, NLDR) de se préparer en deux semaines pour le Tour de France ».

La posture de Premier ministre contre celle de président de parti

Frédéric De Gucht est particulièrement critique sur la manière dont Bart De Wever exerce son mandat. Il estime que notre Premier ministre n’a pas tout à fait raccroché sa casquette d’homme fort de la N-VA : « Bart De Wever doit encore apprendre qu’il y a une différence entre être président de parti et être premier ministre d’un pays. »

On n’a pas le luxe d’aller vers les élections

Pour le nouveau patron de l’Open VLD, le rôle d’un Premier ministre est de « chercher le compromis », de « garder ses troupes, son équipe, ensemble » et de parvenir à un accord. Il suggère que Bart De Wever est encore « trop président de parti » et pas assez entré dans sa nouvelle fonction.

Il réaffirme sa position que si les négociations budgétaires achoppent, l’erreur n’est pas uniquement conjoncturelle : « Je ne peux pas m’imaginer que pendant huit mois, ces recettes qui sont sur la table aujourd’hui n’ont pas été discutées. Donc, soit ils n’ont pas été aboutis, soit on n’en a pas discuté. Dans les deux cas, c’est une erreur ».

L’Open VLD à la rescousse ?

Malgré les difficultés de la majorité et les spéculations sur un effondrement de la coalition, l’Open VLD n’a pas l’intention d’intervenir. Même si le parti est dans l’opposition, Frédéric De Gucht estime que de nouvelles élections ne sont pas souhaitables : « Je ne trouve pas qu’on a le luxe maintenant d’aller vers les élections, ils ont formé un gouvernement et c’est maintenant à eux de prendre leurs responsabilités », assène-t-il.

Interrogé sur la possibilité de remplacer les socialistes flamands de Vooruit dans une future coalition fédérale, afin d’empêcher la chute du gouvernement, le libéral est catégorique : « Je ne suis pas rentré en politique pour être un dépanneur », lance-t-il, sèchement.

L’Open VLD préfère rester dans l’opposition et soutenir les « bonnes idées » tout en appelant le gouvernement en place à « faire ce qu’ils ont dit qu’ils allaient faire ». Le libéral prône d’ailleurs des solutions « créatives », sans pour autant en proposer, et une refonte complète de la fiscalité, plutôt que de toujours recourir aux « recettes classiques » pour sauver un budget.

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