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Invité de bel RTL ce matin, le chef de groupe PS au gouvernement fédéral, Pierre-Yves Dermagne, a vivement critiqué le gouvernement Arizona. Il accuse le MR et Les Engagés de renier leurs promesses électorales et dénonce une politique budgétaire injuste.
Après le discours de politique générale de Bart De Wever, mardi, les débats se sont prolongés tard dans la nuit à la Chambre. Ce mercredi, l’opposition, menée par le PS, Ecolo et le PTB, n’a pas tardé à réagir. Pierre-Yves Dermagne, désormais chef de groupe PS à la Chambre, a pris la parole pour dénoncer un accord "truffé de communautaire" et une politique budgétaire qui pèserait "à 95 % sur la classe moyenne et les travailleurs".
Sur bel RTL, il a précisé la ligne du PS face à la nouvelle coalition fédérale : "Elle sera ferme et constructive. Nous avons la volonté de faire des contre-propositions aux mesures que nous estimons injustes."
Une réforme des pensions punitive ?
Le gouvernement Arizona met en avant la nécessité de réformer les pensions pour garantir leur pérennité. Mais pour Pierre-Yves Dermagne, cette réforme est avant tout "dure" : "La difficulté avec l'Arizona, avec les partis de droite, le MR et Les Engagés, c'est qu'ils ne voient les réformes que de manière punitive, difficile pour la population. On peut et on doit réformer les pensions, mais de manière respectueuse du travail des travailleurs et des travailleuses, et de leurs conditions de travail."
Il pointe notamment l’absence de prise en compte des carrières hachées, en particulier celles des femmes : "Les femmes sont celles qui doivent interrompre leur carrière pour s'occuper des enfants, des parents, des aînés, du ménage. Ce sont elles qui, encore aujourd'hui, prestent majoritairement des temps partiels. L'Arizona ne tient pas compte de cette réalité."
5 % de l'effort budgétaire va être assumé par la classe moyenne
Interrogé sur une éventuelle politique anti-femmes, Pierre-Yves Dermagne est catégorique : "Oui, clairement. Il y a toute une série de mesures qui vont directement impacter les femmes, et négativement."
Le gouvernement Arizona prévoit un effort budgétaire de 23 milliards d'euros, répartis entre économies et nouvelles dépenses, notamment pour financer la réforme fiscale. Pierre-Yves Dermagne rectifie : "D'abord, ce n'est pas 23 milliards d'économies, mais 18 milliards d'économies et 5 milliards de nouvelles dépenses."
Il ne conteste pas la nécessité de redresser les comptes publics, mais critique la répartition des efforts : "Nous n'avons jamais été contre les efforts budgétaires. Ici, 95 % de l'effort budgétaire va être assumé par la classe moyenne, les travailleurs, les pensionnés et les agents de la fonction publique."
"La première trahison du MR et des Engagés"
Le PS s’attaque aussi à la promesse phare du MR et des Engagés : garantir un différentiel de 500 euros entre travailleurs et allocataires sociaux."On a eu la réponse claire cette nuit : il n'y aura pas 500 euros nets en plus dans la poche des travailleurs et des travailleuses."
Pour Pierre-Yves Dermagne, cette promesse non tenue est un symbole : "On a vendu du vent aux électeurs du MR et des Engagés. Et clairement, c'est la première promesse qui est trahie. C'est la première trahison. de l'Arizona, c'est la première trahison du MR et des Engagés."
Le ton est donné : l'opposition socialiste ne compte pas laisser passer les premières mesures du gouvernement Arizona sans réagir.