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"Je suis intéressé par la politique, mais pas par vous": des électeurs votant blanc s'expliquent sur leur choix

Nous vous parlions la semaine dernière du nouveau parti Blanco, qui propose de comptabiliser les votes blancs, dans la formation du gouvernement. Il faut dire que ne pas voter, ou voter blanc, est un phénomène qui prend de l’ampleur depuis plusieurs années. Aux dernières élections, 6% des votants ont votés blanc ou nul. Selon notre Grand Baromètre, ce chiffre pourrait monter à 9% le 9 juin prochain. Mais qui sont ces électeurs qui votent blanc ou s’abstiennent ? 

Benoit Geest nous a donné rendez-vous chez lui à Braine-le-Comte, pour parler politique. Le 9 juin prochain, jour d’élection, il sait déjà ce qu’il fera : "J'irai me présenter au bureau et je voterai blanc", annonce-t-il.

Cette décision n’est pas nouvelle. En fait, voter blanc pour Benoit, c’est une habitude. Depuis qu’il vote, il ne se reconnaît pas dans les programmes des différents partis. "Chaque parti a une toute petite partie qui est intéressante et le reste, ça ne fonctionne pas. En votant blanc, je dis que je suis intéressé par la politique, mais pas par vous". Benoit espère un jour changer d’avis. Voici ce qui pourrait l’amener à ne plus voter blanc. "Que les partis s'occupent d'abord de la Belgique et pas de leur propre parti", dit-il.

Chantal Bauwens partage, en partie, la défiance de Benoit pour la politique. Le jour des élections, elle fera néanmoins un choix plus radical. "Je resterai chez moi avec mon fils, autiste. Je ne veux donc pas l'emmener dans un bureau de vote, il ne comprendrait pas".

Omniprésence des politiques dans les médias, sous-représentation féminine, manque d’aide pour les familles de personnes atteintes d’un handicap... Les raisons de la colère de Chantal sont nombreuses. "Je ne peux pas admettre que je vais aller voter pour des gens qui s'en fichent de moi et qui touchent bien plus que nous". En Belgique, le vote est obligatoire : un non-sens pour Chantal. "On me dit que j'aurai une amende, je dis que je la paierai. Du moment qu'on ne me considère pas en tant que femme, que maman d'un enfant handicapé, moi, on m'oublie".

Aux dernières élections, plus d’1.300.000 Belges n’ont pas voté ou ont déposé dans l’urne un bulletin blanc ou nul : un phénomène qui est en augmentation depuis les années 80. Depuis cette époque, le niveau d’exigence des électeurs évolue. "On doit tenir compte des moyens d'informations, totalement différents qu'à l'époque. Les nouveaux réseaux sociaux sont bien plus importants. Ensuite, le niveau d'éducation de la population est bien plus élevé", note Pierre Vercauteren, politologue.

Selon lui, le vote blanc et l’abstentionnisme sont aussi et surtout un signal de défiance que les politiques doivent prendre en compte. Aux dernières élections, le vote blanc ou nul et l’abstention ont attiré plus d’électeurs que la NVA, le premier parti du pays. 
 

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