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Le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin, n’est pas favorable à une extension du cadre d’usage du FN 303 aux manifestations ainsi que l’avait suggéré le ministre de la Défense, Theo Francken. « La Belgique n’est pas le Far West », a-t-il lancé mardi en commission de la Chambre.
Face à l’assaut mené le 14 octobre, durant la manifestation nationale, contre le bâtiment de l’Office des étrangers, le ministre N-VA a plaidé pour un usage d’armes à létalité réduite comme le FN 303. Le plaidoyer rapidement suscité la controverse au vu des blessures graves que peut provoquer une telle arme.
Plusieurs unités de police disposent déjà en Belgique d’une telle arme. Mais l’usage est strictement encadré : en cas de légitime défense ou si l’intégrité physique d’une personne est directement menacée. « Je ne permettrai jamais que l’on tire de façon indiscriminée sur des manifestants qui font usage de leur droit pacifiquement », a-t-il expliqué en réponse à Maaike De Vresse (N-VA), Rajae Maouane et Matti Vandemaele (Ecolo-Groen).
La N-VA maintient toutefois sa volonté d’étendre l’utilisation des FN303. « Devons-nous attendre que des victimes innocentes tombent ? Cette violence est totalement inacceptable, nous devons oser mener une discussion sur les moyens que nous voulons déployer contre elle et le cadre légal nécessaire », a souligné Maaike De Vreese. Une vision aux antipodes des écologistes. Rajae Maouane a relayé les doléances de simples citoyens choqués voire victimes de la répression parfois violente de la police durant la manifestation. « Des scènes d’une violence que l’on n’avait plus vue depuis très longtemps », a-t-elle accusé… tandis que la N-VA se croyait revenue « au temps des CCC (Cellules communistes combattantes) ».
Le ministre MR entend s’en tenir à la tradition belge d’une « gestion négociée de l’espace public » reposant sur la concertation avec les organisateurs de manifestations, la proportionnalité et la désescalade. « Même dans les situations les plus tendues, il faut garder une ligne de dialogue et son sang-froid », a-t-il soutenu, en reconnaissant toutefois la radicalisation de certains groupes qui rallient des manifestations. « Des groupes radicaux préparés et coordonnés exploitent de manière croissante les manifestations pacifiques pour mener des violences ciblées contre les institutions. Le bâtiment de l’Office des étrangers en a fait les frais », a-t-il reconnu.
« Pour les prochaines manifestations, j’ai demandé à la police d’envisager des mesures d’accompagnement plus strictes, dans le respect du droit de manifester, pour mieux évaluer le risque, renforcer la coordination avec les organisateurs et mieux adapter les moyens déployés aux nouvelles formes de radicalisation et de menace », a indiqué M. Quintin.
















