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"Les antinucléaires étaient partout": voici comment le ministre de l'Énergie veut prolonger le nucléaire en Belgique

Le gouvernement fédéral souhaite "inverser la tendance à l'antinucléarisme" en Belgique et miser sur l'énergie atomique dans les prochaines années, a déclaré le ministre de l'Énergie Mathieu Bihet dans bel RTL Matin.

Invité de Martin Buxant dans bel RTL Matin ce mercredi, le ministre de l'Énergie Mathieu Bihet a confirmé que le gouvernement Arizona souhaite à la fois prolonger des réacteurs nucléaires existants, mais aussi investir dans de nouveaux réacteurs. Il veut ainsi inverser la tendance à "l'antinucléarisme" en Belgique et miser sur l'énergie atomique dans les prochaines années. 

"Je suis pour un mix énergétique qui comprend le nucléaire, ce qui va sans doute marquer la rupture avec ce qui s’est passé ces dernières années. On va avoir un changement de paradigme. On avait un antinucléarisme primaire partout. J’ai encore en tête une interview de Paul Magnette qui disait ‘Le nucléaire, c’est terminé’, et on a vu que ce n’était pas nécessairement le cas. Je suis pour un mix énergétique qui marche sur deux jambes, le nucléaire et le renouvelable. Avec comme objectifs : moins de carbone, une énergie abordable et un approvisionnement garanti."

Pour "changer de paradigme", le gouvernement devra modifier la loi de 2003 sur la sortie du nucléaire. Mathieu Bihet propose de supprimer le calendrier de sortie, tout comme l'article relatif à l'interdiction de produire de l'énergie à base d'atomes.  

 

Concrètement, le gouvernement Arizona envisage ainsi de faire fonctionner les réacteurs de Doel 4 et Tihange 3 dix ans de plus. L'ambition du gouvernement est de prolonger 4 gigawatts existants et de rajouter 4 GW de nouveaux réacteurs. "La prolongation de Doel 4 et Tihange 3, c’est pour quand ? L’atterrissage de l’accord est prévu pour fin du mois. On a un accord avec Engie pour la prolongation de deux réacteurs pour dix ans. C’est convenu. (…) Mais on pourrait prolonger au-delà de dix ans, on pourrait prolonger d’autres réacteurs."

"La construction d’un nouveau réacteur? Il y a une volonté de travailleur sur de nouveaux gros réacteurs pour avoir plus de capacités de production. On va aussi essayer d’avoir des petits réacteurs", ajoute Mathieu Bihet.

L’augmentation de la consommation d’énergie augmente par ailleurs "de manière indéniable" en Belgique car on veut "électrifier les comportements des personnes, des ménages et des entreprises", indique Mathieu Bihet, sans donner de chiffres. "Dans les entreprises, on leur a demandé de switcher leur consommation des énergies fossiles vers de l’électricité. C’est le problème, car on s’est rendu compte qu’il y avait une inadéquation. On voulait quitter les énergies fossiles, on voulait aussi plus d’électricité, mais on se privait de capacités de production d’électricité. Les deux courbes ne pouvaient jamais se rencontrer", conclut-il.

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