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Le ciel belge s’apprête à vivre une révolution. Ce lundi, les quatre premiers avions F-35 atterriront à Florennes, marquant une transition historique pour l’aviation militaire belge. Ces appareils, fréquemment qualifiés de « Ferrari avec un système Tesla », viennent remplacer les F-16, en service depuis près de 40 ans.
Le F-35 est bien plus qu’un simple avion de combat. Il est équipé de technologies dernier cri, ce qui lui confère des capacités furtives, une rapidité accrue et des systèmes de connectivité avancés. « Bien sûr, sur le marché, pour l’instant, c’est vraiment le meilleur avion qu’on a », affirme Roeland Van Thienen, colonel et directeur du programme F-35. Les pilotes belges, grâce à des entraînements conjoints avec d’autres pays utilisateurs, tels que les Pays-Bas et Israël, acquièrent rapidement l’expérience nécessaire pour manier cet appareil sophistiqué.
Tanguy Five, Major et pilote de F-35 confirme l’amélioration. « On passe d’une Volvo à une Ferrari avec un système Tesla. C’est impressionnant ». Cependant, ces performances impressionnantes s’accompagnent de lourds coûts. Chaque appareil coûte entre 71 et 93 millions d’euros. De plus, la maintenance représente un frais important : le coût d’utilisation est passé de 25 000 euros par heure de vol à 33 000 euros. Malgré les critiques, l’armée belge défend le choix du F-35, soulignant qu’il est compétitif par rapport à ses concurrents européens.
Une dépendance aux États-Unis ?
Le programme F-35 ne concerne pas que la Belgique : plus de 3 000 avions ont été, ou seront, commandés dans divers pays, parmi lesquels les États-Unis, Israël, l’Italie, ou encore la Norvège. Ces partenariats offrent un net avantage aux forces aériennes, en mutualisant les savoirs et les compétences. « Grâce à cet échange […] on bénéficie de toute cette connaissance, de toute cette expérience », expliquent les militaires belges en formation.
Néanmoins, certains soulèvent des interrogations autour de la souveraineté nationale liée à l’exploitation des F-35. Ces appareils reposent en effet sur des mises à jour logicielles régulières, fournies par les États-Unis. Certains craignent une possible perte de contrôle opératoire en cas de désaccords géopolitiques. L’armée belge, néanmoins, écarte ces inquiétudes et soutient qu’un tel scénario, comme l’impossibilité de décoller, serait « impossible ».
Alors que certains pays, comme le Portugal et les Émirats arabes unis, se sont retirés du programme, la Belgique fait face à une nouvelle réalité. Si les F-35 promettent d’assurer sa sécurité dans un contexte globalement tendu, avec des menaces venant, entre autres, de l’Est, les défis financiers et stratégiques qu’ils soulèvent ne peuvent être ignorés.


















