Partager:
À la tête de Sprimoglass et chef de file de l'Open VLD à Bruxelles, Frédéric De Gucht plaide pour un renouveau économique de la Wallonie, misant sur la formation, l'investissement et... le multilinguisme.
Frédéric De Gucht connaît bien la Belgique dans toute sa diversité. Flamand de naissance, il vit à Bruxelles et dirige une entreprise en Wallonie.
Depuis onze ans, il est le CEO de Sprimoglass, spécialisée dans la transformation du verre et implantée à Sprimont, près de Liège. C'est également une figure de proue des libéraux flamands à Bruxelles.
Un parcours entrepreneurial ancré à Liège
Installé dans le centre de Bruxelles, né en Flandre et actif professionnellement en Wallonie, Frédéric De Gucht insiste sur le caractère pragmatique de son implantation : "J'ai toujours voulu reprendre une entreprise. Je ne veux pas dire par hasard, mais un jour, un dossier est arrivé sur mon bureau et l’entreprise se trouvait à Sprimont, près de Liège. Donc, pas de raison spécifique ni de volonté pour le faire", raconte-t-il.
Aujourd’hui, il se dit pleinement satisfait de ce choix : "Ça fait onze ans que je suis là. C’est une entreprise très vibrante, avec des collègues et travailleurs très vibrants, avec une mentalité de gagnant. Et je suis très fier d’en être patron."
Une Wallonie en transition, mais pleine de potentiel
Interrogé sur le "mal wallon" – cette expression qui désigne les difficultés économiques persistantes de la région – Frédéric De Gucht offre une lecture nuancée : "Je pense que le mal wallon, c’est aussi quelque chose qui est mal compris. Dans le passé, il y avait peut-être une grande différence, mais si on compare la région liégeoise au Limbourg, on voit que la réformation industrielle a été plus rapide en Limbourg."
Il observe toutefois une dynamique positive aujourd’hui : "Je reconnais une très grande volonté d’entrepreneurs et de travailleurs de remettre la Wallonie sur les rails. Mais il faut aussi une volonté politique pour créer un climat favorable à cela. Il faut oser prendre des décisions dures, faire les bons investissements pour créer cette nouvelle fibre industrielle."
Avoir la connaissance des différentes langues du pays est très important
Selon lui, la désindustrialisation passée – mines, acier, verrerie – impose à la Wallonie de se réinventer. "Mais je vois beaucoup d’entreprises wallonnes avec énormément de potentiel. Donc je suis un believer, comme on dit."
Miser sur les langues pour l’avenir ?
Pour accompagner cette transformation, l’enseignement et le multilinguisme sont, selon lui, des leviers essentiels. "Je suis convaincu qu’investir dans l’enseignement, et surtout dans les langues, est très important pour le développement de la Wallonie", affirme-t-il.
"Nous avons des clients en Flandre, en Wallonie, en Allemagne, en France. Avoir la connaissance des différentes langues du pays est très important – néerlandais, allemand, anglais."
Sprimoglass agit déjà dans ce sens : "On donne des cours de néerlandais dans nos usines en Wallonie, mais aussi des cours de français à nos collaborateurs en Flandre. En Belgique, on a une richesse énorme avec les deux langues, et il faut l’embrasser au lieu de s’en séparer."



















