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La Belgique fait face à un défi financier de taille, avec un dernier budget fédéral en équilibre remontant à 2007. La députée fédérale Alexia Bertrand (Open VLD) tire la sonnette d’alarme : elle pointe du doigt la hausse des dépenses, qui ont augmenté de 7 % depuis cette date, tandis que les recettes, principalement issues des taxes, n’ont progressé que de 2 %. Une différence qui creuse le déficit budgétaire, poussant le gouvernement De Wever à réduire les dépenses.
« Alors effectivement, il va falloir économiser, » affirme Alexia Bertrand, cheffe de file de l’Open VLD à la Chambre. « Les dépenses, ce sont les soins de santé, les pensions, c’est la charge de la sécurité sociale », explique la députée fédérale siégeant dans l’opposition.
Pour Alexia Bertrand, la solution passe obligatoirement par des coupes dans les dépenses, et pas par l’augmentation de la pression fiscale. Si les réformes des pensions sont nécessaires et soutenues, la députée insiste sur un autre pilier de la Sécurité sociale : les soins de santé, secteur dans lequel elle estime qu’il y a « malheureusement du gaspillage ».
Malades de longue durée
Le budget consacré aux malades de longue durée représenterait aujourd’hui une charge très conséquente, beaucoup plus importante que celle dédiée au chômage. « Le budget des malades de longue durée, c’est trois fois le budget du chômage aujourd’hui. Donc, c’est un vrai problème dans notre pays. »
Mais Alexia Bertrand nuance : il est essentiel de distinguer les cas de maladies graves et chroniques des situations qui méritent un contrôle plus strict.
La députée se base sur de récents échantillons de l’INAMI, publiés dans la presse flamande, qu’elle qualifie de « catastrophiques ». « On s’est rendu compte que sur les 550.000 malades de longue durée, il y en avait la moitié, 250.000, qui étaient déclarés malades jusqu’à leur pension. Il n’y a plus de contrôle qui est fait », déplore-t-elle.
Gâchis épouvantable
Selon ces vérifications, en excluant notamment les malades qui ont des pathologies graves, comme un cancer, ou chroniques, seulement 17 % des dossiers étaient véritablement justifiés. « Il y a des tas de gens qui pourraient retourner au boulot. (…) Si personne ne vient les chercher, si personne ne vient contrôler et leur dire que vous pouvez reprendre progressivement le boulot, ça ne se fait pas. Donc, il y a un gâchis de capital humain qui est épouvantable et qui coûte très cher à l’État. »
La députée plaide donc pour davantage de contrôles, afin de retrouver ces personnes qui peuvent reprendre le chemin du travail.
Mieux gérer les soins de santé sans toucher aux droits des patients
L’objectif de la députée n’est pas de remettre en cause le système de santé belge, qu’elle juge « extraordinaire », surtout en comparaison avec des modèles comme celui des États-Unis. « Moi, je ne veux pas toucher au droit du patient. Je veux qu’on ait toujours les mêmes soins de santé », insiste-t-elle. « Mais si on veut le sauver, (…) il va falloir mettre de l’ordre. »
Pour dégager des marges budgétaires tout en maintenant le niveau de qualité, Alexia Bertrand pointe deux autres pistes d’économies dans l’enveloppe des soins de santé : la surconsommation médicale, où « trop d’examens ou de médicaments sont prescrits dans certains types de pathologies » et la coopération hospitalière. « À certains endroits, on en a trop d’hôpitaux qui font la même chose, » déplore-t-elle, y voyant un autre « coussin » d’économies potentielles.

















