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Près de 60 % des futurs exclus du chômage sont d’origine étrangère : « Toutes ces personnes résident-elles bien sur le territoire national ? », se demande David Clarinval

Par RTL info
Invité de 7h50 sur bel RTL, David Clarinval s’étonne que près d’un chômeur exclu sur deux soit d’origine étrangère et appelle à renforcer à la fois les contrôles et l’intégration.

David Clarinval (MR) était l’invité de 7h50 sur bel RTL. Le vice-premier ministre et ministre de l’Emploi est arrivé sur le plateau avec des chiffres inédits concernant la nationalité des chômeurs de plus de deux ans qui vont être exclus du chômage.

  • 41 % de Belges ;
  • 25 % d’Européens ;
  • 30 % de non-Européens ;
  • 4 % de nationalité inconnue.

Des chiffres qui ont surpris le libéral. « Plus d’un Belge sur deux, plus un chômeur sur deux qui va être exclu au cours de l’année prochaine et de l’année suivante, est d’origine étrangère », constate-t-il. « C’est un chiffre qui est assez étonnant, en ce qui me concerne. »

David Clarinval se pose deux questions

Il indique avoir analysé ces chiffres et que cela pose la question du contrôle. « Est-ce que toutes ces personnes résident bien sur le territoire national ? », s’interroge-t-il. « On sait, par exemple, que l’année dernière, 5 800 fraudes au domicile ont été détectées par les services d’inspection. Ça vaut pour tout le monde, mais ça veut dire qu’il y a sans doute plus de contrôles à faire. Même si maintenant qu’on va limiter, la question ne se posera plus vraiment. »

Autre question que se pose David Clarinval : l’accompagnement. « Comment faire pour accompagner ce public vulnérable ? », dit le vice-premier ministre. « On sait, par exemple, qu’ils maîtrisent beaucoup moins bien les langues nationales. Ils ont peut-être des difficultés pour connaître le système institutionnel. Donc, il faut clairement que l’on soit concentré sur ces personnes, que l’on ait une attention particulière. On doit veiller à ce que le parcours d’intégration soit sans doute mieux mis en œuvre. On doit aussi veiller à ce qu’il y ait des formations qui soient disponibles. Et ce sont les régions qui sont responsables de cela. »

« Tout le monde doit travailler »

Le ministre de l’Emploi conclut : « Le message principal, c’est que tout le monde doit travailler, y compris les personnes d’origine étrangère. Il n’y a pas de raison que ces personnes soient condamnées au chômage et soient condamnées à l’exclusion. »

Fact-checking

Mais est-ce que cette affirmation est vraie? Elle est, en effet, correcte mais à nuancer. Car le vice-Premier ministre et ministre de l’Emploi parle d’origine et non de nationalité. Une personne née d’un père italien sur le territoire belge est donc considérée dans ces chiffres comme étrangère. Elle est pourtant de nationalité belge.

Et puis, parmi les de personnes d’origines étrangères exclues du chômage, il y a en fait plus de la moitié qui sont d’origine européenne. «Il y a là un narratif», affirme Patrick Charlier, directeur d’Unia, le Centre interfédéral contre les discriminations. «La réprésentation que l’on a quand on parle de personnes d’origine étrangère, on imagine tout de suite que ce sont des personnes extra-européennes.Quand on regarde les chiffres, la majorité des personnes d’origine étrangère en Belgique sont des Européens.»

Il y a néanmoins une réalité derrière ces chiffres : le taux de chômage des personnes d’origine étrangère est globalement plus élevé que la moyenne. Cela à cause de problèmes de langue, de diplômes non-reconnus en Belgique et surtout, de discrimination à l’emploi. Unia appelle David Clarinval à agir sur ces sujets.

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