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C’est à partir de demain que les chômeurs longue durée recevront leurs lettres de fin de chômage. L’arrêt des allocations est fixé à partir de janvier 2026. Plus de 100.000 Wallons vont être exclus du chômage l’année prochaine. Pour les aider et les accompagner le plus rapidement possible, le Forum réorganise notamment ses formations.
Paul, 21 ans, suit une formation de cordiste proposée par le Forum. « Ça fait un an et deux mois que je touche au chômage. Et dans une dizaine de mois, je sais que je n’y aurai plus droit. C’est pour ça qu’on est ici aussi. », explique-t-il. Trouver un emploi au plus vite est désormais une priorité pour ce dernier. « C’est aussi une charge mentale de savoir qu’on a une date butoir et qu’on est obligé de trouver quelque chose d’ici là », déplore Paul.
« Ce n’est pas une sanction »
Le compte à rebours est enclenché. Au 1er janvier, 18.731 chômeurs ne toucheront plus d’allocations. C’est la première vague de la réforme, celle qui concerne les chômeurs depuis plus de 20 ans. Pierre-Yves Jeholet, ministre wallon en charge de l’Emploi et de la Formation, interrogé sur la question, précise d’emblée : « Ça ne doit pas être considéré comme une sanction. Mais à un moment donné, il faut tout faire pour accompagner ces personnes et ne laisser personne au bord du chemin. On va former et faire un maximum pour accompagner beaucoup plus rapidement, beaucoup plus personnellement, afin de remettre ces personnes au travail. Je pense que c’est une nécessité. »
La formation est le meilleur levier pour mettre les gens à l’emploi
Pour les aider à remettre le pied à l’étrier, le Forem ouvre 5.000 places de formation d’ici la fin de l’année. « Ce qu’on est en train de faire et qui est un peu différent, c’est qu’on a raccourci nos formations et on les a modularisées. On a développé davantage de formations à distance, et on travaille encore plus avec nos partenaires pour multiplier le nombre de places de formation. Parce que c’est le meilleur levier pour mettre les gens à l’emploi », affirme Raymonde Yerna, administratrice générale du Forem.
Les craintes des syndicats
Tous les 15 jours, les demandeurs d’emploi recevront directement des offres ciblées pour leur profil, en collaboration avec les entreprises.
Mais ces aides n’ont pas de quoi rassurer les syndicats, qui souhaitent se faire entendre. Cédric Happart, représentant syndical CGSP Forem doute de l’efficacité des mesures prises : « Est-ce qu’ils auront le temps de s’inscrire en formation ? Est-ce qu’ils auront le temps de les faire avant d’être exclus du chômage ? Auront-ils les moyens de se rendre dans les centres de formation pour se former ? Avec ce qu’on nous avance, nous estimons qu’il est fort probable que les gens n’aient pas la possibilité de venir eux-mêmes se former. Donc on a des craintes à ce niveau-là aussi. »
Dans le courant de l’année 2026, 103.000 Wallons seront exclus du chômage, un chiffre qui pourrait évoluer à la baisse, espère le gouvernement.
















