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80% de nos médicaments dépendent de la Chine et de l'Inde, le ministre de la Santé s'inquiète: "C'est très risqué"

En Europe, 70 à 80 % des médicaments dépendent de molécules indispensables, produites par la Chine et par l'Inde. Plusieurs ministres européens de la santé, dont le Belge Frank Vandenbrouck, s'inquiètent d'une possible perturbation de la chaîne d'approvisionnement en cas de conflit mondial. 

Antidouleurs, anti-inflammatoires, antibiotiques, et même anesthésiques ; ils sont en majorité fabriqués à l'aide de molécules importées de Chine et d'Inde. Le ministre fédéral de la Santé s'inquiète d'une éventuelle rupture de la chaîne d'approvisionnement de médicaments en cas de conflit. "Dans un contexte d'instabilité géopolitique, peut-être même de conflit militaire, être tellement dépendant d'autres pays pour des médicaments qui sont absolument critiques, pour des soins qui sont vitaux, c'est quand même très risqué", explique-t-il .

Une dépendance européenne, donc, mais déjà remarquée durant la pandémie de Covid-19. Dès lors, une question se pose : ces médicaments peuvent-ils être fabriqués en Europe ? "C'est parfaitement possible", affirme Frank Vandebroucke, à condition de débloquer un certain financement. 

La Commission européenne a présenté aujourd'hui un règlement pour sécuriser l'accès aux médicaments. Elle propose de favoriser la production au sein de l'Union. "Par exemple, si un médicament essentiel n'est plus disponible ou pas en quantité suffisante, les États membres pourraient engager, subsidier une entreprise pour le faire rapidement et assurer l'approvisionnement", a dit Teresa Ribera, vice-présidente de la Commission européenne.

Autre nécessité : diversifier nos sources d'approvisionnement. "Il faut aussi chercher des partenaires dans d'autres pays, dans d'autres continents, comme le Canada, l'Australie, le Royaume-Uni. Il faut diversifier évidemment aussi les chaînes d'approvisionnement", affirme ainsi Frank Vandenbroucke. 

Pour le ministre de la Santé, le projet de la Commission européenne n'est pas suffisamment concret. Il regrette l'absence de financement pour la relocalisation de la production de médicaments en Europe.

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