Annulation du concert du chef d’orchestre israélien Lahav Shani : le Comité Auschwitz qualifie la décision du Festival de Gand de « scandaleuse »

Le Comité international d’Auschwitz a vivement critiqué la décision du Festival van Vlaanderen de Gand d’annuler le concert prévu jeudi de l’Orchestre philharmonique de Munich (Münchner Philharmoniker), dirigé par le chef d’orchestre israélien Lahav Shani. Le vice-président du comité, Christoph Heubner, a qualifié cette décision de « scandaleuse ».

« Pour les survivants de la Shoah, ce 18 septembre et l’attitude du festival de Gand resteront un exemple triste et particulièrement honteux de l’antisémitisme croissant en Europe, qui devient de plus en plus manifeste à la suite de préoccupations sécuritaires lâches et d’une arrogance morale », a déclaré Christoph Heubner dans un communiqué lors d’une visite sur le site de l’ancien camp d’extermination d’Auschwitz. Il a parlé d’un « jour noir pour la culture européenne ».

« Son intégrité personnelle n’est pas remise en question »

Le festival avait pris la décision définitive d’annuler le concert du Münchner Philharmoniker en début de semaine. « Ce choix n’a en aucun cas été pris sur la base des origines ou de la nationalité de Lahav Shani, et son intégrité personnelle n’est pas remise en question », a précisé le conseil d’administration dans un communiqué. Le festival a également exprimé ses regrets quant à la controverse et à la polémique suscitée.

La semaine précédente, le festival avait évoqué la fonction de Lahav Shani en tant que chef d’orchestre de l’Orchestre philharmonique d’Israël pour justifier l’annulation du concert. Les discussions avec l’agence de Lahav Shani dans les jours suivants n’ont rien donné, a indiqué Jan Briers, président du conseil d’administration.

Le Münchner Philharmoniker devait se produire le 18 septembre, sous la direction de Lahav Shani, à Gand, mais les organisateurs ont annulé la prestation en évoquant « des précisions insuffisantes quant à sa position par rapport au régime génocidaire de Tel-Aviv ». Le Premier ministre, Bart De Wever (N-VA), et le ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot (Les Engagés), ont dénoncé la décision.