Accueil Actu Belgique Société

Bientôt moins de policiers à Liège, Mons et Charleroi pour faire des économies? "On est en train de créer une Région à deux vitesses"

Le gouvernement wallon doit trouver 235 millions d'euros pour venir en aide aux villes de Liège, Mons et Charleroi. Plutôt que de passer par un financement bancaire, les fonds pourraient venir du centre régional d'aide aux communes. Une aide libérée seulement si des conditions d'économies drastiques sont respectées par ces villes. Une perspective qui ne plaît pas aux bourgmestres.

Remplacer les policiers retraités par des gardiens de la paix, c'est l'une des mesures évoquées par le centre régional d'aide aux communes. Dans les rues de Charleroi, elle ne fait pas l'unanimité. “Déjà à l'heure actuelle, on n'est déjà pas beaucoup en sécurité. Ça ne ferait qu'empirer les choses, ça c'est sûr", estime un Carolo. "Honnêtement, des gardiens de la paix, oui, si on leur donne le moyen de se défendre. On a de plus en plus de gens malfaisants qui nous agressent. Il y a un collègue qui s'est fait agresser il n'y a pas si longtemps que ça", témoigne une passante. "C'est vrai que ce serait mieux des policiers, mais si on n'a pas le choix, toujours prendre une alternative.”, nuance une autre.

Si Belfius a financé une partie des villes en faillite, Liège, Mons et Charleroi ne sont pas encore sauvés. Conscient des efforts à faire dans le futur, le bourgmestre de Charleroi dénonce le non-sens de ces mesures imposées. “En fait, est-ce qu'on n'est pas en train de créer une Région à deux vitesses où certains citoyens auront le droit à être protégés par la police et dans d'autres villes, non, on n'aura pas de policiers?", interroge Thomas Dermine. "Donc là, on dit attention, on va s'engager dans une trajectoire budgétaire saine et solide, mais pas à n'importe quel prix et pas aux dépens des Carolos.”

Pour quelques milliers d'euros d'économies, on diminuait l'attractivité de la ville

La libération des fonds se ferait en plusieurs phases, 50% dès ce mois de décembre et les 50% restants étalés sur l'année 2025, à condition de continuer à faire des économies, notamment en coupant l'éclairage public pendant la nuit. "L'éclairage la nuit, on l'a testé et finalement, on s'est rendu compte que pour quelques milliers d'euros d'économies, en fait, on diminuait l'attractivité de la ville puisqu'il fait noir, les gens n'ont plus envie de sortir, il y a un sentiment d'insécurité.”, réagit le bourgmestre.

À ce stade, les mesures proposées par le Centre régional d'aide aux communes n'ont pas encore été approuvées par la Région wallonne.

À lire aussi

Sélectionné pour vous