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Au moins 774 mineurs étrangers non accompagnés ont disparu des radars en Belgique en 2024. Ce chiffre, déjà interpellant, est sans doute sous-estimé. Parmi ces disparitions, 101 sont jugées très préoccupantes. Elles concernent des enfants de moins de 13 ans, des jeunes placés dans des environnements dangereux ou souffrant de handicaps physiques ou mentaux.
Ces données ont été obtenues par le député fédéral Groen, Matti Vandemaele. Il appelle à un renforcement de la protection accordée à ces jeunes vulnérables : « C’est une honte. Dans un pays aussi riche que la Belgique, des mineurs – des personnes de moins de 18 ans – doivent aller à l’école, jouer avec d’autres enfants, faire des choses comme ça. Et nous ne sommes pas capables, comme pays, de protéger ce groupe. Moi, je trouve ça incroyable », déplore-t-il.
Ces jeunes ont besoinde petites structures d’accueil
La majorité de ces jeunes fuient des zones en guerre ou en crise, comme l’Afghanistan. Ce sont, pour la plupart, de jeunes garçons. Certains transitent par la Belgique en espérant rejoindre un autre pays, comme le Royaume-Uni. D’autres restent sur le territoire mais deviennent la proie de réseaux criminels, impliqués dans le trafic de drogue ou l’exploitation sexuelle.
Face à cela, des structures d’accueil existent, mais elles sont en nombre insuffisant. « Ces jeunes ont besoin de petites structures d’accueil dans lesquelles ils vont pouvoir recevoir une certaine forme de sécurité, de calme, d’accompagnement », explique Emilie Coomans, responsable politique pour Child Focus. « On manque de petites structures de ce type. Ce qui fait que très souvent, les jeunes vont être replacés dans des centres dont ils vont aussitôt fuguer parce que ça ne répond pas à leurs besoins. »
La ministre de la Migration prévoit la mise en place d’un service spécifique destiné à ces mineurs. L’objectif : proposer à chaque jeune identifié un hébergement adapté et un tuteur. Elle pointe également un manque d’action politique ces dernières années : « Sous le gouvernement Vivaldi, des enfants dormaient dans la rue par temps glacial. Certains mineurs étaient obligés de passer la nuit en cellule », dénonce Anneleen Van Bossuyt (N-VA).
La Belgique a pourtant l’obligation légale d’encadrer et de protéger ces jeunes. Malgré cela, la majorité d’entre eux ne parvient pas à obtenir l’asile. Depuis l’an dernier, 246 mineurs portés disparus ont été retrouvés. Plus de 500 restent introuvables.

















