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« Ceux qui sont davantage en contact… » : les plaintes pour comportements déplacés sont-elles plus fréquentes chez les gynécologues par rapport aux autres médecins ?

Par RTL info
Nous vous parlions ce vendredi d’un gynécologue belge accusé de comportements déplacés par de nombreuses patientes. Ce type de plaintes est-il fréquent chez nous ? La profession, qui nécessite des gestes médicaux intimes, est-elle différemment encadrée ?

Consulter un gynécologue implique, pour les patientes, de se soumettre à des examens médicaux particulièrement intimes. Dans ce contexte, le respect du corps, du consentement et de la parole de la patiente est une priorité absolue dans la déontologie médicale.

« Demander à la patiente si on peut toucher ses parties génitales avant de les toucher, si on peut faire un toucher vaginal avant de le pratiquer. À chaque fois, avoir son autorisation, mais ne pas non plus créer un climat de méfiance », explique Frédéric Kridelka, chef du service gynécologie au CHU de Liège. « Tout ça doit se dérouler de manière douce, subtile, avec des mots justes et des gestes justes. »

« Des affaires dramatiques mais exceptionnelles »

Sur environ 40.000 médecins en activité en Belgique, on compte 1.620 gynécologues. En 2024, l’Ordre des médecins a traité 1.600 plaintes, tous métiers confondus. La majorité d’entre elles sont classées sans suite, et le motif le plus fréquent concerne les certificats de complaisance.

Quant aux abus sexuels, ils restent très minoritaires, comme le souligne Benoît Dejemeppe, président de l’Ordre des médecins : « Ce sont souvent des affaires dramatiques, mais elles sont exceptionnelles. On n’en a que quelques dizaines par an. »

Impossible toutefois de savoir précisément combien de ces plaintes concernent les gynécologues. Mais, de l’aveu même de l’Ordre, il s’agit d’une profession « plus exposée » du fait de la nature même de ses actes. « Ceux qui sont davantage en contact physique avec les patients, comme les gynécologues, sont évidemment plus ouverts à ce genre de plaintes. Ce n’est pas la même chose, par exemple, pour les médecins de contrôle ou les médecins qui travaillent dans des administrations », précise Benoît Dejemeppe.

Une formation centrée sur le respect

Cette exposition particulière conduit les établissements à renforcer la formation éthique et relationnelle des futurs gynécologues. Au CHU de Liège, les étudiants reçoivent un carnet de stage dont la première page, en rouge, attire l’attention sur le caractère sensible de ces consultations.

« Pour les assistants en gynécologie, il y a des formations en simulation », ajoute Frédéric Kridelka. Ces exercices permettent aux futurs médecins d’apprendre à conjuguer gestes techniques et posture respectueuse.

Et parfois, malgré les compétences médicales, un étudiant peut être écarté. Il arrive régulièrement, même s’il est brillant, qu’un candidat gynécologue soit refusé parce qu’il n’incarne pas le respect indispensable à ce genre d’examen.

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