Partager:
La Chambre a approuvé jeudi en séance plénière la proposition de loi permettant l’envoi d’un courrier de « sensibilisation » à tous les jeunes de 17 ans pour leur proposer une année de service militaire volontaire. Seuls le PS, le PTB et Ecolo-Groen ont voté contre.
Le texte était porté par Peter Buysrogge (N-VA) et co-signé par les autres groupes de la majorité. À l’avenir, chaque jeune recevra avant son 18e anniversaire une lettre personnelle contenant des informations sur les possibilités d’effectuer un service militaire volontaire pendant douze mois.
Dès son entrée en fonction, le ministre de la Défense, Theo Francken, a annoncé qu’il allait intensifier les opérations de recrutement de l’armée. D’ici dix ans, la Défense entend doubler ses effectifs pour atteindre 34.500 militaires, 12.800 réservistes et 8.500 civils.
Ce courrier a nourri de longs débats au parlement. L’Autorité de protection des données, le Conseil d’État et le SPF Intérieur ont émis de sérieuses réserves sur la protection de la vie privée. La majorité a apporté des amendements qui n’ont pas convaincu l’opposition.
Plus globalement, l’initiative est controversée. « Un gadget de promotion politique personnelle » du ministre de la Défense, Theo Francken, a accusé Christophe Lacroix (PS), rejoint par Ecolo-Groen, puisque de nombreux jeunes ont déjà spontanément postulé à l’armée. « Ce n’est pas la publicité du ministre X ou Y, mais un courrier qui interroge un citoyen sur sa relation à la Nation », a répliqué Mathieu Michel (MR).
La question du service militaire n’a pas manqué d’être évoquée alors que l’Europe est en guerre sur son flanc est. Benoît Lutgen (Les Engagés) a accusé l’opposition de « se tortiller ». « Alors que la guerre est à nos portes et que nous manquons cruellement d’hommes, on se tortille pour savoir si on va envoyer un courrier à des jeunes. Il y a urgence ! » a-t-il clamé. Nabil Boukili (PTB) a aussi brandi le spectre de la guerre. À l’entendre, ce courrier prépare la future « chair à canon » des guerres occidentales, dont « les jeunes de la classe travailleuses » seront les victimes.



















