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Des camions sur le plus beau circuit du monde. Ils ne sont pas là pour faire la course, mais pour démontrer qu’ils roulent à l’hydrogène. Mais comment ça fonctionne ? « Vous allez avoir de l’hydrogène qui va être injecté dans la pile à combustible, explique Charles Olivier, senior manager, chargé du développement hydrogène chez Toyota Europe. Une réaction va générer de l’électricité et de l’eau. L’électricité va être stockée dans les batteries du véhicule, qui vont être ensuite utilisées par la motorisation électrique du camion ».
L’hydrogène est plus respectueux de l’environnement, mais rouler au vert a un prix. Avec de l’hydrogène, faire 100 km coûte 80 euros, contre 35 euros avec du diesel. « Aujourd’hui, les gens qui investissent dans des camions à hydrogène doivent bénéficier d’une aide à l’achat, estime Charles Olivier. Et aussi dans les coûts d’exploitation, notamment le prix de l’hydrogène à la pompe qui peut varier de 10 euros en Belgique jusqu’à presque 20 euros en Allemagne ou en Hollande ».
Autre problème, les stations-service d’hydrogène pour les camions sont quasi inexistantes en Belgique. D’ici 2030, il est prévu d’en installer une tous les 60 km. Mais pour l’Union professionnelle des transporteurs routiers, on manque de garanties.
« Aujourd’hui, on sait où on doit arriver, mais on ne sait pas comment y arriver », constate Michaël Reul, secrétaire général de l’Union professionnelle du transport et de la logistique. En cause, de nombreux freins économiques. Pour Michaël Reul, on avance dans le flou : « Le bon vieux diesel, on connaît, mais qu’en sera-t-il de l’électrique de l’hydrogène dans les années à venir ? Tant qu’il n’y aura pas ce cadre juridique et tous ces problèmes opérationnels, on n’y arrivera pas ».
Du côté des scientifiques, non, l’hydrogène n’est pas le carburant de demain. Ses propriétés ne sont pas idéales, il représente aussi quelques dangers. « L’hydrogène, c’est probablement le gaz auquel on doit être le plus attentif », estime Aurore Richel, professeur en chimie des ressources renouvelables à l’ULiège. « C’est un gaz qui est explosif, donc il peut réagir avec l’oxygène qui est présent dans l’air, et en présence d’une petite étincelle, il va y avoir explosion », explique-t-elle. Deuxième problème de l’hydrogène, son « potentiel » de réchauffement climatique, car « s’il y a une fuite d’hydrogène, ça va participer à l’effet de serre ».
Scientifiques et industriels ne sont donc pas d’accord. Pour l’instant, il y a 200 camions électriques ou hydrogènes sur nos routes, sur 140 000 poids lourds au total.


















