Partager:
La Flandre va introduire une taxe unique de mise en circulation et une taxe annuelle de circulation pour les véhicules zéro émission, qu’ils soient 100 % électriques ou fonctionnant à l’hydrogène, à partir du 1er janvier 2026, a annoncé jeudi le ministre flamand des Finances et du Budget, Ben Weyts (N-VA). EV Belgium, la fédération pour la mobilité électrique, et Renta, la fédération des loueurs de véhicules, ont réagi avec déception à cette annonce.
En Wallonie comme à Bruxelles, les propriétaires de véhicules zéro émission doivent déjà payer les deux taxes en question, au contraire, donc, du nord du pays.
« L’exonération a connu un tel succès que les recettes fiscales ont fortement diminué et que le financement de nos infrastructures routières risque désormais de se tarir », justifie le ministre dans le journal Het Nieuwsblad. « C’est aussi pour cette raison que nous devons intervenir. Nous voulons pouvoir continuer à investir dans l’entretien de nos routes. »
En moins de dix ans, le nombre de voitures entièrement électriques a été multiplié par 95, passant de 1.390 en 2015 à 132.979 en 2024. 16 % des voitures nouvellement immatriculées sont électriques.
Concrètement, à partir du 1er janvier, le contribuable flamand devra s’acquitter d’une taxe d’immatriculation forfaitaire de 61,50 euros pour une voiture électrique ou à hydrogène. C’est beaucoup moins cher que pour une voiture classique, car la Flandre ne souhaite pas supprimer complètement l’incitation fiscale.
La taxe annuelle sur les véhicules sera, elle, calculée sur la base des chevaux fiscaux, comme pour les autres voitures. En général, les voitures électriques relèvent de la tranche d’imposition la plus basse : 69,72 euros par an pour 1 cheval et 87,24 euros par an pour 5 chevaux. Cela devrait rapporter environ 30 millions d’euros à la Région flamande.
Pour EV Belgium, la suppression de l’exonération arrive trop tôt et envoie un mauvais message aux citoyens. « Le marché privé des voitures électriques n’a pas encore décollé », explique son directeur Philippe Vangeel. « Ceux qui parlent aujourd’hui d’un « succès trop important » ne regardent que les voitures de société électriques. Pour les familles flamandes, la conduite zéro émission n’est pas toujours le premier choix. »
La transition est peut-être couronnée de succès sur le marché des voitures de société, où les véhicules électriques ont effectivement fait leur percée et sont devenus la norme, « mais elle n’est encore nulle part dans le marché de l’occasion », déplore Renta, la fédération belge des loueurs de véhicules. « L’introduction d’une nouvelle taxe sur des véhicules qui sont déjà plus chers à l’achat que des modèles comparables équipés d’un moteur à combustion n’est pas de nature à convaincre davantage de conducteurs. La suppression des mesures de soutien ne fera que ralentir la transition. »


















