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Les brasseurs belges regrettent évidemment l’application de 15 % de droits de douane imposés par les États-Unis sur les vins et spiritueux européens, mais ils soulignent que l’accord intervenu entre les autorités européennes et américaines a le mérite de mettre fin aux spéculations diverses qui ont précédé l’annonce officielle de cet accord.
« Si l’on ne peut que déplorer l’application de ces 15 %, ils sont moins inquiétants que les 30, 50 ou même 200 % évoqués ces dernières semaines », souligne le directeur de la fédération « Les Brasseurs Belges », Krishan Maudgal. « La situation est plus claire et nos brasseurs peuvent maintenant établir leurs prévisions », ajoute-t-il.
Par ailleurs, les brasseurs continuent à suivre de près les discussions qui se poursuivent pour essayer de joindre la bière à la liste des produits exempts de droit. C’est la fédération européenne des brasseurs « The Brewers of Europe », dont « Les Brasseurs Belges » est membre, qui est ici à la manœuvre. Le secteur brassicole belge est l’un des acteurs importants de la fédération européenne, occupant la 5e place des pays exportateurs du continent.
Quant aux exportations brassicoles belges vers les États-Unis, elles sont aujourd’hui en baisse : après avoir culminé à plus de 2.666.000 hectolitres en 2017, elles n’atteignent aujourd’hui que 200.000 hectolitres environ. Il faut toutefois relativiser ces chiffres, disent encore « Les Brasseurs Belges », soulignant qu’au fil des ans, plusieurs d’entre eux ont décidé de brasser leurs produits aux États-Unis au lieu de les exporter depuis la Belgique. La bière belge n’a pas perdu son aura outre-Atlantique et reste une référence aux États-Unis, note M. Maudgal.
Les nouveaux droits de douane américains touchent également le secteur belge des vins et spiritueux, représenté par la fédération « Vinum Et Spiritum ». Celle-ci reconnaît que cette mesure aura un effet négatif sur les activités des entreprises belges actives dans le commerce international de ces boissons, alors qu’elles ont déjà dû faire face à la hausse historique des taux d’accises en 2015. Toutefois, ce groupe d’entreprises est très limité et l’impact pour la Belgique sera moindre par rapport à d’autres pays européens, dit encore « Vinum Et Spiritum ».
Pour ce qui concerne les vins belges, l’impact de la mesure américaine apparaît particulièrement faible, car peu de producteurs se sont jusqu’à présent lancés dans l’exportation.
Par ailleurs, la fédération rappelle qu’à plusieurs reprises le secteur – des deux côtés de l’océan Atlantique – a demandé que ses produits ne soient pas mêlés à des disputes commerciales avec lesquelles il n’a rien à voir.
Quant à la fédération européenne « spiritsEUROPE », elle déplore aussi ces nouveaux droits de douane, rappelant que l’accord intervenu en 1997 sur zéro droit de douane réciproque avait engendré une augmentation de 450 % des activités commerciales du secteur en deux décennies.



















