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44 ans après l’abolition de la peine de mort en France, Robert Badinter, figure emblématique de ce combat, a été honoré de son entrée au Panthéon cette semaine. L’ancien ministre de la Justice sous François Mitterrand a marqué l’année 1981 en obtenant l’interdiction totale de cette pratique dans son pays.
En Belgique, ce combat a abouti quinze ans plus tard, après des années de débat. La dernière peine capitale appliquée chez nous remonte à 1950. Un commandant du fort de Breendonk a été fusillé pour crime de guerre. Cependant, aucune exécution n’a eu lieu après cette date, bien que la peine ait pu être prononcée. Ce n’est qu’en juin 1996 qu’elle a été officiellement abolie.
Les 27 États membres de l’Union européenne ont aujourd’hui tous tourné le dos à la peine de mort, l’abolition étant une condition obligatoire du traité de Lisbonne.
Une forte augmentation dans le monde
Malgré une tendance générale à l’abolition dans les démocraties occidentales, la peine de mort persiste. En Europe, elle reste en vigueur en Russie et en Biélorussie. Au-delà, des pays tels que les États-Unis, l’Iran ou la Chine continuent de l’appliquer. Selon Amnesty International, à l’échelle mondiale, au moins 1.518 exécutions ont été comptabilisées en 2024, soit 32 % de plus que l’année précédente.
Avec la montée de l’extrême droite, le débat sur la peine de mort refait surface. Pour Philippe Hensmans, ancien directeur d’Amnesty International Belgique : « c’est le genre d’argument qui est avancé par les partis populistes, non pas qu’ils aient envie de la rétablir, mais ça peut entraîner des votes en leur faveur auprès de l’opinion publique. »
Le matin même du jour où Robert Badinter est entré au Panthéon, sa tombe a été profanée. Des tags ont été retrouvés sur sa pierre tombale. Les messages insultaient les engagements de l’ancien ministre contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité.


















