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Fête nationale : quand et pourquoi la Belgique a choisi le 21 juillet ?

Par RTL info avec Luc Gilson
La fête nationale belge, célébrée chaque 21 juillet, commémore en réalité l’inauguration du roi Léopold Ier en 1831, et non l’indépendance de 1830. « C’est arrivé un jour » vous propose un retour sur l’histoire de cette date.

Contrairement à une idée répandue, la fête nationale belge ne commémore pas l’indépendance de 1830. Comme le rappelle Vincent Dujardin, professeur d’histoire contemporaine à l’UCLouvain, « la date du 21 juillet ne renvoie pas à l’indépendance de la Belgique, mais à un autre événement qui a lieu un an après : la prestation de serment du roi Léopold Ier ». Il faudra attendre 1890 pour que cette date devienne officiellement le jour de la fête nationale, sous le règne de Léopold II, qui désirait recentrer la fête nationale autour de la personne du roi.

La fête nationale a connu d’autres dates

La fête nationale n’a pas toujours été fixée au 21 juillet. Dans un premier temps, les Belges commémoraient « les journées de septembre 1830, l’Indépendance, la victoire face aux Pays-Bas », explique Vincent Dujardin. À la faveur d’une volonté d’apaisement avec les Pays-Bas voisins, la fête prit ensuite place à la fin août, avant que Léopold II ne décide de l’ancrer définitivement le 21 juillet, en hommage à Léopold Ier. « On a changé d’août vers le 21 juillet aussi parce que c’est l’été et que c’est un bon moment pour faire la fête », ajoute l’historien.

Pourquoi une monarchie constitutionnelle, et non une république ?

Au moment de l’indépendance, un vent de liberté soufflait fort, « mais on choisit une monarchie parce qu’on est entouré de monarchies et il fallait faire reconnaître l’indépendance de la Belgique », analyse Vincent Dujardin. Selon une formule qui fit mouche lors du Congrès national : « Comme monarchie, vous serez une puissance. Comme République, vous serez un épouvantail. » Le vote fut « très, très, très largement majoritaire » en faveur de la monarchie, « un choix de raison plus qu’un choix de cœur pour beaucoup », précise l’historien. La monarchie constitutionnelle permettait ainsi à la Belgique de s’ancrer durablement dans le concert des nations.

L’évolution de la symbolique et des traditions du 21 juillet

Au fil des ans, la fête nationale s’est parée de traditions qui reflètent l’histoire du pays et l’évolution de la société. Si, en 1831, le Te Deum était une prière de demandes et de remerciements pour le roi, cette cérémonie a évolué vers une cérémonie à caractère œcuménique. Quant au défilé militaire, à l’origine, il s’agissait d’étaler sa puissance militaire et de rappeler que la Belgique était capable de se défendre. Mais après la Seconde Guerre mondiale, cette dimension s’est nuancée, le défilé devenant aussi un hommage aux soldats, aux vétérans, « à ceux qui, au risque de leur vie, défendent notre sécurité, nos intérêts, nos valeurs », souligne l’historien. Aujourd’hui, la fête nationale recouvre différentes dimensions : elle est à la fois un moment de commémoration, une rencontre populaire et un symbole du renouvellement du lien entre le peuple belge et sa monarchie.

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