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« J’ai dû rentrer chez moi » : 30% des femmes belges connaissent la précarité menstruelle, de quoi s’agit-il?

Par RTL info avec Laura Van Lerberghe et Dominique Schockaert
En termes de précarité menstruelle, la Belgique fait partie des mauvais élèves européens. Cela se traduit notamment par un manque d’accès aux infrastructures sanitaires ou encore l’impossibilité d’acheter des protections hygiéniques.

Distribuer des colis, des recommandés ou même de la publicité, c’est le quotidien de Soumaya., factrice. Une tournée pendant près de 4 heures, sans toilettes publiques à proximité. « Pendant tout le temps quand on distribue, on n’a pas les toilettes accessibles. Il faut vraiment que les magasins soient ouverts ou que les snacks nous laissent rentrer justement aux toilettes », explique-t-elle. « Et chez les clients, il y a quelques clients aimables, mais le problème c’est qu’on ne sait pas ce qu’on attend derrière… »

Une contrainte d’autant plus difficile à gérer lors de ces menstruations. « J’ai eu un incident sur l’autre tournée, je ne savais pas aller aux toilettes et que j’ai tourné, parce que c’était une tournée un peu délicate au niveau des commerces. Là j’avais eu un souci, du coup je suis rentrée jusque chez moi pour pouvoir me changer et repartir. » Aussi, certains commerces refusent l’accès à Soumaya, prétextant que les toilettes ne sont pas accessibles.

Ne pas avoir accès à des installations sanitaires adéquates est une réalité pour certaines femmes. Tout comme ne pas pouvoir acheter des produits hygiéniques ou même être suffisamment informée sur les règles. C’est la précarité menstruelle. D’après une étude, 3 femmes sur 10 y sont confrontées en Belgique. Un chiffre qui ne surprend pas l’association Bruxelles lutte contre la précarité menstruelle. « On a tendance à le sous-estimer alors que c’est vraiment une réalité, ce n’est pas juste un concept », affirme Juliette Lepage, coordinatrice. « C’est quelque chose qui est vécu quand même par beaucoup de personnes, d’où ce que souligne cette étude-là. Et donc c’est important d’en parler, de rendre ça accessible. »

Pour 31 % des femmes belges, les règles restent un sujet tabou au sein même de la famille. L’association tente donc de sensibiliser et distribue gratuitement des serviettes menstruelles à un public précarisé.

Elle appelle les autorités à rendre ces produits gratuits et à multiplier le nombre de toilettes publiques.

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