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La situation des prisonniers en Belgique choque ces représentants des avocats : « Ce qui m’a frappé sur le plan humain, c’est… »

Par RTL info avec Laura Van Leerberghe et Steve Damman
Les bâtonniers ont visité différentes prisons du pays et constatent un manque d’accès aux soins de santé, ce qui est contraire à la loi et aux conventions internationales. Entre la surpopulation carcérale et les problèmes de santé mentale des détenus, la situation est très inquiétante. Ils demandent des mesures d’urgence.

Deux heures de visite au cœur de la prison de Saint-Gilles. À la sortie, Marc Dal, vice-bâtonnier de l’ordre francophone du barreau de Bruxelles, apparaît ému. « Ce qui m’a frappé sur le plan humain, c’est la grande solitude, la détresse humaine qui règne là, confie-t-il. Vous avez beaucoup de détenus qui sont enfermés, certains 22 heures sur 24 ».

Entre ces murs, il découvre une population carcérale précaire. 62 % des détenus sont sans papiers. Une situation qui complique la communication et le suivi au quotidien. À cela s’ajoutent des infrastructures défaillantes qui pèsent sur la santé mentale des détenus.

« Nous avons visité deux cellules où il n’y a pas de fenêtre, raconte Marc Dal. Il y a des choses qui, à nos yeux, sont peut-être moins graves, mais un détenu nous a expliqué qu’il n’avait pas les médicaments qu’il voulait. L’autre qui n’avait pas de télévision depuis un mois, or il n’a aucune activité, il n’y a pas assez de travail ».

Garant de la déontologie des avocats, les bâtonniers de Belgique visitent pour la deuxième fois les prisons du pays. Partout, le même constat, surpopulation et manque de personnel compromettent l’accès aux soins des détenus. À la prison de Haaren, ce sont surtout les soins dentaires qui posent problème.

« Il y a un dentiste pour 1.260 personnes, déplore Marie Dupont, bâtonnière de l’ordre francophone du barreau de Bruxelles. J’ai appris que les gens qui ont des problèmes de toxicomanie ont beaucoup de problèmes de dentition. Apparemment, ça attaque les dents et donc il y a un besoin accru de soins dentaires. Mais un seul dentiste pour 1.200 personnes, on se doute bien que la liste d’attente est très longue ».

Certains praticiens voient jusqu’à 70 détenus en une séance de 4 heures, soit moins de 3 minutes et demie pour chaque patient. Pourtant, la population carcérale est vulnérable. Près de la moitié souffre de troubles psychiatriques et près de 80 % ont connu des problèmes de santé mentale. « Beaucoup de détenus ont besoin d’aide psychiatriquement et le niveau n’est pas là, constate Remi Lhermitte, représentant de la commission de surveillance de la prison de Haren ».

Pour le personnel médical, les pathologies mal soignées favorisent la récidive.

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