Accueil Actu Belgique Société

"La prison compte 220 lits mais il y a 230 détenus": une grève de 24 heures à la prison de Namur pour dénoncer la surpopulation carcérale

La moitié du personnel de la prison de Namur s'est mise en grève mardi à 22h00, a annoncé mercredi matin Arnaud Hénin, délégué permanent CGSP. Selon lui, la sécurité des agents n'est plus assurée, l'établissement comptant 230 détenus pour 220 lits. Les visites et les activités sont supprimées pendant 24 heures.

Les agents pénitentiaires de la prison de Namur ont entamé mardi à 22h00 une grève flash de 24 heures pour dénoncer la surpopulation carcérale. La moitié du personnel participe à cette grève. Une action qui fait suite à une réunion infructueuse avec la direction régionale sud qui chapeaute les prisons wallonnes. "La prison compte 220 lits mais il y a 230 détenus et nous sommes même montés à 237 il y a une semaine", explique Arnaud Hénin, délégué permanent CGSP.

"La direction régionale sud nous a écoutés mais n'a proposé aucune solution. Or, la tension est palpable et un collègue a été agressé. Une quinzaine d'agents, soit la moitié du personnel, sont en grève mercredi matin et lors du changement de pause après-midi, ils seront autant à l'arrêt. Le minimum légal sera assuré, à savoir les repas et la promenade extérieure d'une heure", a ajouté Arnaud Hénin.    

La maison d'arrêt de Namur est obligée d''envoyer les personnes censées être en détention préventive au cachot, par manque de place

La prison de Namur est avant tout une maison d'arrêt, destinée aux personnes en détention préventive mais accueille également des condamnés. "Ils sont environ 90. Un pourcentage trop important par rapport à la population totale", dénonce Arnaud Hénin.

Olivier Vandenkerchove,gardin et délégué CGSP de la prison de Namur, dénonce également cette situation, invivable pour les détenus, mais aussi le personnel qui en subit les conséquences: "Déjà les gens qui arrivent et qui passent devant un juge d'instruction, puis qui sont incarcérés, ils sont quand même présumés innocents. Ils arrivent dans une prison, et on doit leur dire 'écoutez monsieur, vous allez passer la nuit dans un cachot, et peut-être même à deux'. Un cachot c'est quand même une cellule toute fermée avec un wc et aucune intimité. Ce n'est pas normal. Le problème est là, donc je comprends que les gens soient réticents et que la tension monte", explique-t-il.

Un changement de législation va venir surcharger encore plus les maisons d'arrêt belges

Xavier travaille également à la prison de Namur. Il dénonce un changement récent de législation: edpuis septembre dernier, les peines de 2 à 3 ans doivent désormais être effectuées en prison. "On a beaucoup plus de gens à accueillir et à partir de septembre prochain, ce sera les peines de 0 à 2 ans qui devront être effectuées" en prison, dénonce Xavier Crefcoeur, gardien et délégué CSC de la prison de Namur.

"Ça va être un ras-de-marais dans les prisons parce qu'il n'y a pas que Namur qui est en surpopulation, il y a Jamioulx, Nivelles, toutes les maisons d'arrêt sont en surpopulation! Et l'administration n'a rien anticipé pour que ça aille", ajoute-t-il. 

La nouvelle prison de Haren pourrait être une solution au problème. Mais elle ne fonctionnerait actuellement qu'à 30% de ses capacités. La grève des gardiens namurois se terminera ce soir à 22h. En attendant, les visites et activités sont suspendues. Selon Arnaud Hénin, des actions à l'échelle régionale voire nationale devraient être entreprises au mois de mai.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus