Accueil Actu Belgique Société

Le budget des soins de santé 2026 vivement critiqué : les médecins seront touchés de plein fouet par les mesures d’économies, selon l’Absym

Par RTL info avec Belga
Le budget des soins de santé 2026, approuvé lundi par l’Inami, s’élève à 41,3 milliards d’euros et suscite déjà de vives critiques de la part des médecins. L’Absym déplore des mesures d’économies qui frappent durement les praticiens, en particulier la suppression des suppléments d’honoraires et les réductions prévues dans la chirurgie orthopédique, dénonçant un manque de concertation avec le corps médical.

Le conseil général de l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (Inami) a approuvé lundi un projet de budget des soins de santé pour l’an prochain, d’un montant de 41,3 milliards d’euros. Outre les hôpitaux, ce sont surtout les médecins qui seront touchés de plein fouet, déplore l’Association belge des syndicats médicaux (Absym) dans un communiqué.

Pour éviter un dérapage budgétaire, plusieurs mesures toucheront différents secteurs, pour un montant total d’environ 470 millions d’euros, dont 228 millions dans le secteur pharmaceutique. Un effort de 150 millions d’euros sera également imposé dans les prestations médicales.

Le syndicat de médecins explique qu’il peut souscrire à certaines mesures d’économies reprises dans la note, comme un encadrement plus strict des patients chroniques chez le pharmacien, la délivrance des antibiotiques à l’unité ou encore la protection des patients BIM face à l’augmentation du ticket modérateur par boîte de médicaments.

L’organisation regrette en revanche que toute une série d’activités des médecins voient leur prix diminuer, alors que leurs coûts restent les mêmes, voire augmentent. « Dans le prolongement de la volonté du ministre (de la Santé Frank Vandenbroucke, NDLR), de supprimer les suppléments d’honoraires en ambulatoire, il s’agit de la mise à mort programmée de la médecine extramuros puisqu’à l’hôpital, les frais sont couverts par le Budget des Moyens Financiers » (un financement alloué aux hôpitaux pour couvrir une partie de leurs charges), commente le Dr Patrick Emonts, président de l’Absym.

L’association se dit également perplexe vis-à-vis des mesures concernant la chirurgie orthopédique. « En plus des économies importantes sur la chirurgie du dos et du genou, il s’agit de l’une des disciplines les plus touchées par la suppression de l’aide opératoire. Or, malgré les nouvelles technologies, l’aide opératoire reste nécessaire et ce n’est pas parce qu’elle est supprimée sur papier qu’elle pourra l’être sur le terrain. Il en résultera donc que le chirurgien devra payer lui-même une infirmière instrumentiste », ajoute le Dr Emonts.

Enfin, la probabilité qu’un accord médico-mutualiste puisse encore être conclu cette année s’éloigne de plus en plus, selon l’Absym. « Force est de constater que les mesures proposées par les médecins comme l’augmentation du ticket modérateur des consultations chez le médecin généraliste pour les non-BIM ont été purement et simplement balayées d’un revers de la main », cite par exemple l’organisation. « Ce budget approuvé aujourd’hui témoigne d’un manque de volonté de concertation avec le corps médical. Si l’on veut un accord médico-mut pour la fin de l’année, il est urgent de rétablir la confiance », conclut le Dr Emonts.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus

Le fils d’Isabelle, 12 ans, abusé sexuellement par un employé dans une école de Charleroi : la famille est prise en charge dans un centre spécialisé

À Charleroi, le Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) interpellent et inquiètent. Plus d’un patient sur deux qui y est accueilli est mineur. Une proportion bien plus élevée que la moyenne nationale. Pour l’instant, difficile d’obtenir des réponses claires : les spécialistes eux-mêmes peinent à interpréter ces données. Dans ce contexte préoccupant, nous avons rencontré une maman dont le fils a été victime d’abus sexuels. Elle a accepté de nous confier son récit, un témoignage douloureux. La famille a été prise en charge dans le centre.