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La rentrée scolaire est une source de préoccupation pour beaucoup de parents. « C’est une charge mentale sur toute l’année, et surtout à partir du printemps où il faut commencer à penser que dans quelques mois, il va falloir dépenser beaucoup d’argent », raconte une mère de famille. « C’est sûr qu’il y a beaucoup de coûts au moment de la rentrée scolaire », corrobore une autre.
Selon la Ligue des familles, huit familles sur dix redoutent les coûts. Seuls les parents des enfants de première, deuxième et troisième primaires pouvaient encore souffler grâce à la gratuité des fournitures scolaires pour tous. Mais le gouvernement veut y mettre fin en la limitant aux enfants précarisés.
« Les enfants ne comprennent pas trop, raconte un parent d’élève. On ne peut pas pénaliser ceux qui n’ont pas les moyens. Ça doit être équitable. » « Ma fille ne bénéficie pas de la gratuité mais pour des familles dans le besoin, c’est important de les maintenir », estime une autre.
La Ligue des familles a réalisé une enquête auprès de 1135 parents d’élèves. Le constat est clair : 90 % souhaitent le maintien d’un système de distribution universel, pour plusieurs raisons. « Les familles sont préoccupées par plusieurs situations liées à la fin de ce système de gratuité scolaire », raconte Merlin Gevers, chargé d’études à la Ligue des familles sur les questions d’école. « Les enfants vont être stigmatisés devant leurs condisciples dans la classe, poursuit-il. Il y a un abandon des familles de la classe moyenne alors que le coût de l’école, c’est cher pour toutes les familles. Et plus le système va être ingérable par les écoles, on ne voit pas très bien. Comment est-ce que les écoles vont pouvoir discriminer comme ça et trier les familles les unes par rapport aux autres ? »
Distribuer des fournitures scolaires coûte 4 millions d’euros par année d’études, soit 0,03 % du budget de la Fédération Wallonie Bruxelles. Pour cette association, les économies seraient donc minimes. « Dans le même temps qu’il annonce la suppression, ce gouvernement décide 200 millions d’euros de politique nouvelle supplémentaire. Très clairement, ce n’est pas un choix budgétaire, c’est un choix politique », estime Merlin Gevers.
Sans la gratuité, la rentrée pour les familles coûterait en moyenne 104 € de plus par enfant.


















