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« En gros, les femmes aujourd’hui dominent le monde et les hommes sont victimes. Et dans ce cadre, il faudrait redonner aux hommes une place plus centrale, voire une place dominante dans la société. Donc le masculinisme, c’est vraiment une idéologie », le sociologue Renaud Maes explique ce qu’est le masculinisme.
Un mouvement auquel appartient l’étudiant français soupçonné de vouloir s’attaquer à des filles de son lycée et qui a été écroué cette semaine. Selon les enquêteurs, l’étudiant était prêt à passer à l’acte. Timothy, 18 ans, en classe préparatoire de chimie, ne possède pas de casier judiciaire. Mais depuis quelques semaines, il était suivi par la DGSI, les services de renseignement français. Le jeune homme participait à des groupes de discussion masculinistes sur les réseaux sociaux.
Sur les réseaux, justement, des discours pour le patriarcat et contre le féminisme sont portés par des influenceurs masculinistes et font des millions de vues. « Moi je trouve ça normal qu’une femme gagne moins qu’un homme pour un poste équivalent », par exemple. Ou encore : « Si elle s’habille comme une p***, c’est une p***. »
Les célibataires involontaires
Des images mettent également en avant l’apparence physique. Ainsi, une tendance incite à se donner des coups de marteau pour avoir une mâchoire carrée et donc un visage plus viril. Ces images sont destinées aux jeunes, mal dans leur peau : les INCEL, les CÉLibataires INvolontaires qui rendent les femmes responsables de leur célibat et justifient les violences à leur égard.
Alice Apostoli, co-fondatrice de l’institut du genre en géopolitique explique : « Le mouvement incel en particulier, ça veut dire involuntary celibate, donc des hommes qui estiment qu’ils sont célibataires mais pas par choix. Ils subissent ce célibat et donc subissent la solitude. »
Dans quelle mesure ce phénomène est-il représenté chez nous ? Renaud Maes répond : « En francophonie, il n’y a pas de grand créateur de contenu très reconnu et très visible. Du côté flamand, en revanche, on a quand même des personnalités. Notamment des personnalités du Vlaams Belang, qui ont des discours masculinistes et qui s’imposent comme influenceurs. »
Ce courant idéologique, souvent en réaction au mouvement féministe ou à l’évolution des normes de genre, est aussi véhiculé par certains hommes politiques. L’étudiant français allait-il commettre une attaque contre des filles de son lycée ? Il avait indiqué sur TikTok faire un carnage s’il ne passait pas en deuxième année. Des propos qui ont conduit à son arrestation. Le jeune homme jugé fragile est inculpé pour association de malfaiteurs terroristes. C’est la première fois qu’une enquête pour des faits liés à la mouvance masculiniste est ouverte en France.


















