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« Les olives à 2,65… je ne peux plus » : près d’un Belge sur cinq est désormais exposé au risque de pauvreté

Par RTL info avec Mathieu Langer et Marius Chodé
Inflation, hausse des coûts des soins de santé ou des frais scolaires : de plus en plus de citoyens ont ce sentiment d’impuissance au quotidien. Aujourd’hui, près d’un Belge sur 5 est exposé au risque de pauvreté.

Faire les courses, c’est désormais avec la boule au ventre que Rama s’y rend. Pour elle, c’est un difficile retour à la réalité. Dans son caddie, l’essentiel, pas le choix. « À l’époque d’avant, il y avait un caddie immense que tu te disais que tu avais fait tes courses pour le mois. Maintenant, tu as fait une course pour une semaine ou deux jours », déplore-t-elle.

Pour elle, choisir, c’est à chaque fois renoncer. « Les olives à 2,65 euros… À l’époque, on les avait à 1,98, mais maintenant je ne saurais pas ». Pourtant, Rama travaille, mais aujourd’hui, elle est découragée. « Je fais 40 heures par semaine pour avoir 1.500 euros, un loyer de 650 euros. Plus les courses et le reste, à la fin, s’il me reste 50 euros, je suis heureuse. »

Prenons une famille type de deux parents avec deux enfants : ensemble, le salaire net atteint les 4 500 euros. Mais après avoir payé le logement, les factures d’énergie, l’alimentation, les frais scolaires, les transports, les soins de santé et les loisirs, pour certains, il ne reste rien. ou presque. « Tu payes ton loyer, tu dois déjà recommencer à compter pour tes courses, pour tes charges et en ne parlant pas de l’électricité… », déplore Rama.

Chez nous, près d’un Belge sur cinq est exposé au risque de pauvreté. « Beaucoup de ménages sont dans la pauvreté, mais beaucoup de ménages sont juste au seuil de flottaison. Et dès qu’on est au seuil de flottaison, si un peu tout est affecté en même temps, on passe vite en dessous de la barre. Je pense que l’inquiétude, pour le moment, c’est d’avoir l’impression de se dire ‘Oulala, on va se rattraper à quoi ?’», détaille Christine Mahy, secrétaire générale du réseau wallon de lutte contre la pauvreté.

Ce sentiment d’impuissance accentue un peu plus la fracture sociale chez les plus précarisés. « Je pense qu’on est face à des discours contradictoires où l’autorité politique dit ‘rassurez-vous, ça va être mieux et vous verrez’. Et en même temps, les mesures qui sont prises affaiblissent. Quand on est dans des injonctions paradoxales comme ça, on ne peut plus comprendre. LE risque, c’est le repli sur soi », note-t-elle.

En Wallonie ou au fédéral, le message est envoyé aux autorités à l’heure où les prochaines réformes prônent l’austérité.

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