Partager:
Dans une librairie du centre de Liège, les colis s’accumulent jour après jour. Un sur trois provient de Chine. Des dizaines de paquets attendent leur propriétaire. La future taxe imposée par l’Europe aura-t-elle un réel impact sur les habitudes des consommateurs ?
« En volume de colis, je ne crois pas que ça va changer énormément. Vu la différence de prix qu’on retrouve sur ces produits en général qui viennent d’Asie, je ne crois pas que 2 euros vont changer grand-chose dans le système », explique Xavier Deville, président de l’association des distributeurs de presse indépendants.
Ces frais supplémentaires à charge du consommateur serviront notamment à financer des contrôles douaniers. Toujours plus nombreux face à l’afflux massif de colis. « Non, je n’étais pas au courant, mais je pense que 2 euros ça peut encore aller », dit un jeune homme. « Ça permet d’avoir un certain protectionnisme par rapport au marché européen », estime un autre. « Je comprends totalement et je trouve que ça devrait même être beaucoup plus taxé que 2 euros, dit une jeune femme. 2 euros ce n’est vraiment rien du tout ».
Chaque seconde, 145 colis de moins de 150 euros entrent sur le marché européen. Avec ce nouveau prélèvement fixé à 2 euros par paquet, l’Union européenne estime pouvoir récolter plus de 9 milliards d’euros.
Lora Nivesse, porte-parole de Comeos, Fédération des entreprises de Belgique, espère que « ça aura un impact sur la consommation des consommateurs, qu’ils achèteront moins sur les plateformes asiatiques, puisque normalement les prix devront augmenter ». Et d’ajouter : « On aura enfin une concurrence loyale où les commerçants belges et européens joueront sur un même pied d’égalité que ces plateformes chinoises qui pour l’instant tuent le commerce européen ».
La Belgique elle seule aurait reçu près de 3 millions de colis par jour en 2024, soit 3 fois plus que l’année précédente. Pour le syndicat neutre pour indépendance, cette future taxe est jugée insuffisante et sans réel impact positif pour les commerçants locaux. « Pour nous ce serait faire 2 euros fois 10, c’est-à-dire de l’ordre de 20 euros par colis. Et là nous pensons qu’effectivement nous arrivons à ce moment-là dans des rapports de force relativement corrects, explique Christophe Wambersie, secrétaire général Wallonie-Bruxelles, syndicat neutre pour indépendants. On est face à une concurrence déloyale, donc nous, ce que nous demandons c’est le juste prix, le juste coût environnemental, social et économique de ce type de colis ».
L’Union européenne espère pouvoir appliquer cette taxation des petits colis dès la fin de l’année prochaine.
















