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Loïc, gardien de prison, agressé par un détenu avec une lame artisanale... sans poursuites judiciaires : « C’est honteux »

Par RTL info avec Benjamin Samyn et Juliette Davletmirzaeva
Un gardien de prison agressé à Mons s’insurge contre une décision judiciaire. Le parquet propose une médiation, sans poursuites.

Le monde pénitentiaire belge est en émoi après une décision judiciaire controversée émanant du parquet de Mons. Le parquet a décidé de ne pas poursuivre un détenu accusé d’avoir agressé violemment un agent pénitentiaire. Une situation jugée incompréhensible par le personnel carcéral et les syndicats, alimentant un malaise déjà palpable.

Agressé avec une lame

Le 11 mai 2024, Loïc, un gardien de 26 ans avec quatre ans d’expérience à la prison de Mons, vivait une soirée ordinaire qui a brutalement basculé. Alors qu’il distribuait le café du soir dans les cellules, il a été attaqué par un détenu armé d’une lame artisanale, discrètement montée à partir d’objets banals mais détournés. « Il m’a menacé, j’ai réussi à le désarmer rapidement, mais il a attrapé le café et me l’a lancé sur le bras, me brûlant au deuxième degré. Après l’agression, on a parlé aux autres détenus de la section et ils nous ont dit qu’il s’était vanté toute l’après-midi qu’il allait s’en prendre à un agent », explique Loïc en exclusivité pour RTL info.

Malgré la gravité des faits, le courrier reçu récemment par Loïc de la part du parquet de Mons l’a laissé sous le choc. Dans la lettre, le parquet justifie sa décision : « Les faits dans votre dossier se sont déroulés dans des circonstances spécifiques et occasionnelles. J’estime donc que les poursuites pénales ne sont pas indiquées et j’ai décidé de traiter le dossier sans poursuites pénales ». « C’est honteux », réagit Loïc. « Je me suis fait agresser. C’est quand même violent ce qu’il s’est passé. Ça donne un message aux détenus comme quoi on peut agresser un agent sans qu’il n’y ait de sanction. »

Une médiation est proposée

Outre l’absence de poursuites, le parquet de Mons propose une médiation entre l’agent et son agresseur. Une suggestion jugée inadéquate et insultante par les syndicats et le personnel. « Ce n’est pas une médiation qu’il faut, il faut que ce soit fort. Il faut montrer que si on touche à un agent de l’État, il y ait punition derrière. On n’est pas de la chair à canon », assure Jérôme Michez, le vice-président du syndicat SYPOL-EPI.

Le syndicat SYPOL a annoncé son intention d’interpeller directement le procureur du roi de Mons afin de réclamer des explications et trouver des solutions.

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