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« On ne va pas vous demander des exploits » : Laetitia cherche à entrer dans une chorale depuis trois ans, elle passe enfin un test

Par RTL info avec Emmanuel Dupond et Gaelle Van Langendonck
Les chorales en Belgique n’ont jamais été aussi nombreuses. Le succès des télécrochets, le film » les choristes » ont contribué à cet essor. Il faut dire aussi, que le chant (en groupe) a des vertus pour la santé mentale et physique ; et surtout il n’y a pas d’âge pour chanter.

« Tout le monde peut chanter vraiment, tout le monde », lance Reynald Sac, pianiste et chef de chœur de la Kyrielle.

Elles rêvent depuis longtemps de chanter dans une chorale. Muriel, Laetitia et Myriam, trois femmes quadragénaires, doivent passer une audition devant le chef de chœur. « On ne va pas vous demander des exploits, des exploits extraordinaires. Je veux juste vérifier si vous chantez juste ». Car à Laeken, la chorale Polyfolies recrute.

Ici, pas besoin de connaître le solfège ni de savoir lire une partition. Et ça tombe bien : cela fait trois ans que Laetitia Rodriguez, assistante manager dans une grande surface, cherche à intégrer une chorale. « Et voilà, aujourd’hui, c’est un peu par hasard que je suis ici, parce que j’ai écumé le site internet qui référence toutes les chorales de Bruxelles », raconte-t-elle.

Depuis la sortie du film «Les Choristes» il y a 20 ans, le nombre de chorales en Belgique francophone a quasiment triplé. « Ça a mis un focus sur la pratique chorale », constate Reynald Sac. « Ce chœur a fait pas mal de tournées et ça a donné une certaine émulation », ajoute-t-il.

À Namur, c’est l’heure de l’échauffement. Reynald Sac dirige la Kyrielle, une chorale composée de septante jeunes âgés entre quinze et 30 ans. Tous sont amateurs. « Le mot amateur, c’est un magnifique mot. Il veut vraiment dire ce qu’il veut dire. Ce sont des gens qui aiment, explique Reynald Sac. Et donc, quand on aime et qu’on fait ça avec passion, je pense que ça permet d’arriver à des résultats vraiment séduisants ».

Une passion qui amène ces choristes, encadrés par des professionnels, à renforcer leur confiance, à créer du lien et même à se donner en spectacle. « On arrive ici, on connaît personne. À la fin, on en ressort avec plein de personnes qu’on a envie de revoir la semaine prochaine », raconte Nicolas tonon, informaticien. « C’est un peu cliché, mais c’est quand même une grande famille où tout le monde trouve sa place quasi directement, se réjouit Laure Degeest, étudiante en management. Tout le monde accepte tout le monde. Et ce qui est chouette, c’est qu’il y a vraiment une forte cohésion de groupe. »

Construire du lien, voire de l’amitié : c’est aussi la force de la chorale Polyfolies, composée de personnes plus âgées. Le chant a des propriétés apaisantes et libératoires. Marie-Rose, 86 ans, est la doyenne de ce chœur fantaisiste. « Chaque fois que je rentre de la chorale, en général, c’est entre entre 10 h et minuit. Je suis de très très bonne humeur. Je me sens très, très bien », confie-t-elle. « Quand vous nous voyez chanter, je crois qu’on voit qu’on s’amuse », souligne Marc Renson, président de la Chorale Polyfolies.

« Tout le monde part avec des capacités différentes. Néanmoins, le cerveau va traiter les choses de la même manière, explique Emilie Verreckt, neuropsychologue au CHU Namur. C’est à dire ’je suis content d’être là. Je suis content de voir du monde. Je ressens du plaisir à travailler ma respiration’. Là, le cerveau ne va pas faire de différence et va éprouver le même plaisir qu’on chante de manière experte ou qu’on chante de manière très amateur ».

La Kyrielle prépare déjà son prochain spectacle à Namur.

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