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Dans le bureau de la directrice d’une école à Jambes, le compte à rebours est lancé. Plus que trois jours pour répartir toutes les heures de cours. Ici, comme partout ailleurs, un problème majeur se profile cette année encore : la pénurie d’enseignants. Aujourd’hui, un jeune professeur sur trois quitte sa carrière dans les cinq ans. Le métier n’attire plus vraiment.
« Je pense que le défi, c’est systématiquement la même chose. C’est pouvoir faire en sorte que tous les professeurs puissent donner cours dans les meilleures conditions, explique Cécile Geudvert, préfète de l’athénée royal de Jambes. Vous avez des élèves à qui vous devez transmettre une passion, transmettre des compétences. Si vous n’êtes pas bien, la relation ne sera pas bonne ».
À trois jours de la rentrée, les directeurs se réunissent. Au menu, l’avenir de la profession. Pour Marie-Rose, c’est la récente réforme du qualifiant qui inquiète. Les 45 millions de coupes budgétaires auront, selon elle, un impact sur la formation. « Le professeur devra organiser ses cours avec des groupes montés au maximum. La qualité de la formation risque d’en pâtir, redoute la directrice de l’institut Maria Goretti. On risque de perdre des élèves qui sont plus démunis, ceux qui ne sont pas bien outillés. Et on ne fera qu’accroître la difficulté des plus faibles ».
Mais le plus grand chantier cette année, c’est l’avenir du tronc commun. Pensé comme un parcours unique jusqu’à 15 ans, son extension est aujourd’hui remise en question. Et personne ne sait s’il sera modifié ou raccourci. « C’est effectivement le gros enjeu parce qu’on n’improvise pas une rentrée scolaire, une organisation d’école, met en garde Uggo Ceccato, co-directeur au collège Saint-Barthélémy. Et tant qu’on ne sait pas comment on va pouvoir réorganiser nos grilles horaires, on est à l’arrêt ».
Des doutes, des tensions et des questionnements. Mais à quelques jours de la rentrée, aucune grève n’est prévue pour le moment.


















