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Pascale De Coster souffre du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) depuis qu’elle est née, mais elle n’a été diagnostiquée qu’à l’âge de la quarantaine. Pour elle, les pensées se bousculent continuellement : « Là, pendant que je vous parle, je pense au fait qu’il y a du soleil alors qu’on avait annoncé de la pluie, je pense à mon chat qui tout à l’heure était sur la table et n’a pas voulu bouger et je me demande où il est. Je me dis que vous avez un joli sac », explique-t-elle.
Des pensées « sans queues ni tête » que Pascale tente de rejeter, continuellement. D’autres symptômes incluent des difficultés de concentration, d’organisation, de l’hyperémotivité, mais aussi vie sociale et professionnelle compliquée : « J’ai déjà été renvoyée trois fois parce qu’à chaque fois, j’ai dit à mon patron que c’était un abruti », lance Pascale. « C’était la réalité, mais c’est quelque chose qu’on ne dit pas », raconte-t-elle.
La plupart des études concernaient des hommes
Les femmes ont longtemps été sous-diagnostiquées pour ce trouble, un biais qui peut facilement s’expliquer pour Gérald Deschietere, psychiatre aux Cliniques universitaires St-Luc : « La plupart des études concernaient des hommes et la femme a souvent une responsabilité qui fait qu’elle va minimiser ses symptômes, ou alors on va penser à une autre hypothèse notamment du côté des troubles de la personnalité ».
TDAH et hyperactivité
Dans l’enfance, les garçons avec un TDAH sont plus visibles, car ils sont hyperactifs : « Quand on bouge tout le temps, quand on fait du bruit, quand on dérange… ça interpelle et ça amène vers un diagnostic. Les symptômes de la femme sont beaucoup plus intériorisés, il y a plus de rêveries, plus d’inattention, plus de problèmes d’émotivité, mais ça, ça ne dérange personne», assure Pascale.
En Belgique, 550.000 personnes souffrent du TDAH… Le nombre de femmes prenant un médicament pour ce trouble a augmenté de 20 % en 3 ans. Avec l’aide de la psychothérapie et d’un éventuel médicament, la qualité de vie des patients augmente considérablement. Toutefois, ce médicament n’est plus remboursé à partir de 18 ans.

















