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En Belgique, les prisons accueillent plus de 13.000 détenus pour environ 11.000 places disponibles. Cette surpopulation aurait aujourd’hui des conséquences directes sur la qualité mais surtout sur la quantité des repas servis aux détenus. Dans une réponse parlementaire pas encore publiée que nos confrères du Soir ont pu consulter, la ministre de la Justice, Annelies Verlinden, reconnaît que « les prisons classiques très surpeuplées signalent des carences alimentaires et des portions insuffisantes, des problèmes de qualité liés à la surpopulation ».
Des conditions de détention dégradées
Les commissions de surveillance, présentes dans chaque établissement, confirment ce constat. Elles relaient les plaintes des détenus et des gardiens, soulignant un manque de personnel et des conditions de vie indignes. « Nous avons une situation quotidienne qui s’apparente à une grève du personnel dans toutes les prisons de Belgique », déplore Denis Bosquet, avocat et ancien président de commission de surveillance. « Les prisonniers subissent des privations qui dépassent la simple privation de liberté. »
Trois détenus dans neuf mètres carrés
Dans certaines cellules, trois personnes se partagent neuf mètres carrés, 22 heures par jour. « Il y a des cellules où ils n’ont pas de chaises, donc ils mangent assis sur leur lit, debout ou par terre », témoigne Michèle Loquifier, présidente de la commission de surveillance de la prison de Nivelles.
Autre point de blocage : le budget alloué aux cantines reste calculé sur la capacité théorique des établissements, et non sur le nombre réel de détenus, aggravant encore la pénurie alimentaire.

















