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"Un risque de santé publique": qu'est-ce que le "skinny tok", cette tendance que la ministre Vanessa Matz veut bloquer?

La Commission européenne doit considérer comme un risque systémique des phénomènes comme le "skinny tok" qui promeut auprès des jeunes des comportements alimentaires dangereux, demande la ministre fédérale en charge du Numérique, Vanessa Matz. 

 

Le "skinny tok" explose sur le réseau TikTok, comme le rapportent de nombreux médias depuis quelques jours. Des vidéos font la promotion de la perte de poids extrême en adoptant un ton tour à tour bienveillant et culpabilisant, voire en prenant la forme de conseils de santé. Les internautes, principalement des jeunes femmes, donnent des astuces pour maigrir rapidement en poussant vers des privations alimentaires qui peuvent être nocives pour la santé.

Laisser ces contenus circuler librement, c'est fermer les yeux sur un risque de santé publique

La ministre fédérale du Numérique, Vanessa Matz (Les Engagés), tire la sonnette d'alarme à l'égard de telles vidéos largement consultées par des adolescents. "Le phénomène du skinny tok représente un risque systémique en matière de santé publique, un enjeu majeur auquel doivent s'attaquer les grandes plateformes numériques. Si TikTok affirme modérer les contenus promouvant des comportements alimentaires dangereux, la réalité montre qu'il n'existe encore aucune régulation stricte sur ce type de contenu. La plateforme se contente d'afficher des pages d'information sur les TCA (troubles du comportement alimentaire), sans empêcher la diffusion massive de ces contenus toxiques", a-t-elle dénoncé. 

"Un risque systémique"

Le règlement européen "Digital Services Act" (DSA) impose aux très grandes plateformes une responsabilité renforcée en matière de gestion des risques. Elles doivent analyser chaque année les effets systémiques de leurs services sur des enjeux comme ceux de la santé publique, la désinformation, les discours de haine, les atteintes aux droits fondamentaux, etc.  

Dans ce cadre, Vanessa Matz demande à ce que les phénomènes qui promeuvent des comportements alimentaires dangereux, comme le "skinny tok", soient reconnus comme un risque systémique, et que des mesures concrètes soient prises en concertation avec la Commission européenne et les autorités belges compétentes, dont l'IBPT, régulateur des communications électroniques.

 "Laisser ces contenus circuler librement, c'est fermer les yeux sur un risque de santé publique. Les plateformes doivent être tenues responsables de la gestion de leurs algorithmes", estime la ministre.  

Les publications controversées sur Tik Tok sont courantes. En février dernier, c'est la diffusion du "Paracétamol Challenge" qui avait fait polémique. Ce défi lancé aux jeunes les encourageait à prendre de grandes quantités de cet antalgique afin "de rester le plus longtemps possible à l'hôpital".

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