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Malgré une législation préconisant des zones 30 devant les écoles, certains établissements, comme l'école Saint-André à Ramegnies-Chin, n'en bénéficient toujours pas, suscitant l'inquiétude des enseignants.
Depuis quatre ans, les enseignants de l’école Saint-André à Ramegnies-Chin se mobilisent pour la mise en place d'une zone 30 devant leur établissement scolaire. Actuellement, la chaussée qui longe l'école est limitée à 70 km/h, une vitesse jugée excessive et dangereuse, surtout aux heures de pointe, à 8h et à 15h, lorsque les élèves et leurs familles sont les plus nombreux. "C'est incompréhensible qu'on puisse encore face à une école rouler si rapidement", s'indigne une professeure. Une inquiétude partagée par les parents et le personnel éducatif, qui redoutent le risque d’accidents graves.
Différence pour les entrées et sorties des écoles
En Wallonie, une circulaire en vigueur depuis mai 2002 exige l'installation de zones 30 devant les entrées des établissements scolaires. Toutefois, la situation de l'école Saint-André est particulière. Ici, c'est la sortie de l'école qui donne directement sur la chaussée principale, ce qui place l'établissement dans une exception prévue par la législation. Une zone 30 a bien été instaurée sur une rue adjacente, une voirie communale, mais la chaussée concernée reste limitée à 70 km/h. Cela alimente le sentiment d'injustice parmi les enseignants, d'autant plus qu'une école située à moins de deux kilomètres bénéficie déjà d'une limitation similaire.
Des aménagements prévus
Face aux concertations qui s’éternisent, des solutions sont annoncées pour améliorer la sécurité. "La SOFICO va aménager un parking dépose-minute situé près d'un carrefour à feu qui permettra de traverser en toute sécurité la nationale", détaille Héloïse Winandy, porte-parole de la SOFICO, gestionnaire du réseau routier wallon. Ces aménagements incluront également des ajustements au niveau du carrefour. Toutefois, ces propositions ne comblent pas entièrement les attentes des enseignants, qui estiment que les décisions politiques devraient être prises plus rapidement pour répondre aux urgences de sécurité à proximité des écoles.
Des bénéfices prouvés
Les bienfaits des zones 30 sont largement documentés. Selon les spécialistes de la sécurité routière, elles réduisent à la fois le nombre et la gravité des accidents. À 30 km/h, un piéton à 98% de chances de survivre en cas de collision, contre seulement 60% à 70 km/h. "Sur les routes limitées à 30 km/h, on a moins d'accidents et des accidents moins graves", souligne Belinda Demattia, porte-parole de l’Agence wallonne pour la Sécurité routière (AWSR). La baisse de la vitesse réduit l'impact des collisions et offre aux conducteurs un meilleur temps pour réagir, freinant ainsi à temps en cas d’imprévu. "C'est lié au fait que les chocs vont être moins violents à cette vitesse et puis aussi qu'en roulant doucement, on peut plus facilement anticiper et freiner à temps en cas de souci."
Pour l'heure, l'installation d'une zone 30 sur la chaussée de Tournai reste improbable, selon les autorités locales. Cette situation suscite de la frustration chez les enseignants de Saint-André, qui ne comprennent pas pourquoi de telles mesures prennent autant de temps à être mises en œuvre.
En attendant, les autorités rappellent que chaque automobiliste peut contribuer à la sécurité en adoptant une conduite responsable et en respectant scrupuleusement les limitations de vitesse sur l'ensemble du réseau routier.


















