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Brésil: le bilan grimpe à 146 morts à Petropolis

Les secours ont découvert de nouveaux corps samedi sous les amas de boue dans la ville brésilienne de Petropolis (sud-est) dévastée par des inondations et glissements de terrain qui ont fait au moins 146 morts, dont 26 enfants, selon le dernier bilan des autorités.

Cinq jours après la catastrophe, les secouristes, reconnaissables à leur tenue orange, ont poursuivi toute la journée les recherches à l'aide de pelles et de bêches pour tenter de retrouver des disparus, a constaté l'AFP.

Des pluies diluviennes se sont abattues mardi sur la ville de 300.000 habitants, située à 60 km au nord de Rio de Janeiro, transformant les rues en torrents de boue et provoquant des glissements de terrain. Petropolis a reçu davantage de pluie que la moyenne de tout un mois de février.

Plus de 500 pompiers, avec des hélicoptères, des pelleteuses et des chiens renifleurs restent mobilisés, même si les chances de retrouver des survivants sont de plus en plus minces.

Dans le quartier d'Alto Serra, où près de 80 maisons ont été englouties par une coulée de boue, des secouristes ont transporté dans la matinée deux corps dans des sacs mortuaires, a constaté un photographe de l'AFP.

Ailleurs dans le centre de la ville, des membres d'une famille étaient en pleurs tandis que les secouristes creusaient dans les ruines d'une maison effondrée à la recherche d'une mère de quatre enfants. Les corps du père et de deux enfants ont déjà été retrouvés.

Comme dans les opérations de secours lors de tremblements de terre, les secouristes actionnent de temps à autre de puissants sifflets pour appeler au silence et tenter de déceler des signes de vie.

- "Comme des fourmis" -

Dans cette zone, les autorités affirment que la montagne de boue et de gravats est instable. Les recherches sont donc menées à l'aide d'outils manuels et de tronçonneuses dans les endroits les plus difficiles d'accès.

"Il est impossible de faire monter des engins lourds jusqu'ici, nous devons travailler comme des fourmis", explique à l'AFP Roberto Amaral, coordinateur du groupe spécial de secours des pompiers de Petropolis.

Depuis le lancement des opérations de recherche, vingt-quatre personnes ont été retrouvées vivantes principalement dans les heures ayant suivi la catastrophe.

Le président Jair Bolsonaro, qui a survolé vendredi les zones sinistrées, a décrit des "scènes de guerre".

Le nombre de disparus reste flou. La police a annoncé vendredi un chiffre de 218 personnes, sans préciser notamment si elle comptabilisait dans ce total les corps non encore identifiés.

Pour l'heure, 91 corps des 146 retrouvés ont été identifiés, et 90 victimes ont été enterrées dans le cimetière principal de la ville, dont 44 dans la seule journée de samedi, selon les autorités.

La vie reprenait doucement dans le centre de la ville touristique, où seuls les supermarchés et pharmacies ont rouvert, tandis que des employés tentaient de nettoyer les commerces.

Une libraire a dû se débarrasser de tout son stock de livres. "Ils étaient stockés au sous-sol. Il y avait de l'eau jusqu'au plafond", a raconté à l'AFP Sandra Correa Neto, 52 ans. "Nous ne pouvons même pas les donner, ils sont trop abîmés".

L'été austral a été particulièrement meurtrier au Brésil, avec des pluies diluviennes qui ont fait des dizaines de morts ces derniers mois dans les Etats de Bahia (nord-est), Minas Gerais et Sao Paulo (sud-est).

Ces précipitations extrêmes sont liées, selon les experts, au changement climatique.

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