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La pratique de la tarification dynamique est déjà largement appliquée dans certains secteurs comme le secteur aérien ou l’hôtellerie. Mais aujourd’hui, elle tend aussi à se répandre dans le secteur des évènements culturels et sportifs. Et ça pose question en termes de protection des consommateurs.
La tarification dynamique est une pratique qui consiste à faire varier les prix en temps réel, selon la demande. Selon Julie Frère, porte-parole de Testachats, cette pratique est très courante dans les secteurs comme l’aérien, l’hôtellerie ou encore le tourisme. La logique est la suivante : s’il y a beaucoup de demande, les prix partent à la hausse, tandis que si la demande est faible, les prix baissent.
C’est donc un système qui peut parfois être avantageux pour les consommateurs.
Une absence d’alternative
Mais le problème, c’est lorsque cette pratique est appliquée aux événements culturels ou sportifs. Julie Frère en explique la raison : « Dans ce secteur-là, comme il n’y a pas d’alternative équivalente, c’est-à-dire pas de réelle concurrence pour un spectacle donné dans un lieu donné vendu par un vendeur donné, cela fait tout simplement grimper les prix ». Les exemples qui illustrent ce constat sont nombreux : c’était le cas du concert d’Oasis, de Beyoncé, de Bad Bunny, ou plus récemment ceux d’Ariana Grande. Le prix de certains billets avait alors dépassé les 500€.
Testachats, l’association de défense des consommateurs, a d’ailleurs porté plainte contre la plateforme Ticketmaster en juillet dernier. La plainte concernait plus précisément les Platinum Tickets. Selon Julie Frère, « leur prix est totalement opaque et est soi-disant calculé en fonction de la valeur marchande ». L’association dénonce un système bien rodé : Ticketmaster vendrait d’abord une petite partie des billets à un prix raisonnable, pour ensuite proposer les mêmes types de tickets cette fois-ci avec le label « Platinum Tickets », à un prix beaucoup plus élevé.
Presque 7 fois plus cher
Selon la porte-parole de Testachats, ces fameux Platinum Tickets sont souvent des places standards, vendues à des prix pouvant aller jusqu’à 7 fois plus chers que les billets classiques les moins chers. L’association de défense des consommateurs continue de suivre le dossier.
L’avantage de la tarification dynamique réside dans le fait que sans indication claire du prix initial, il est plus difficile pour les consommateurs d’estimer dans quelle mesure cette augmentation est due à une forte demande, ou à l’emplacement du siège.
Coupe du Monde 2026
Outre les concerts de stars mondiales, ce type de tarification est également susceptible d’être utilisée pour de grands évènements sportifs. D’ailleurs, la FIFA a confirmé qu’elle appliquerait ce système pour la billetterie de la Coupe du Monde 2026. Une décision qui fait réagir Testachats : « Nous voulons des garanties sérieuses afin que ce mécanisme ne pénalise pas les consommateurs et assure des prix justes et transparents ». Le risque : voir les prix des billets pour cette compétition sportive très populaire s’envoler.
La lésion des intérêts du consommateur est le reproche principal adressé à la tarification dynamique dans ce genre d’évènements. « C’est injuste pour les consommateurs, parce que les fans sont punis pour l’absence de concurrence », dénonce Julie Frère. La porte-parole de Testachats ajoute à cette liste l’absence de valeur ajoutée, puisque la tarification dynamique n’améliore pas l’expérience contrairement à de meilleures places ou des services supplémentaires. De plus, cette pratique exclut toutes les personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas pays des prix gonflés pour la même expérience.
Nous ne voulons pas que la culture soit réservée à une poignée de personnes étant en mesure de payer des prix (très) élevés
En réponse à ce recours élargi à la tarification dynamique dans le secteur des évènements culturels et sportifs, Testachats a lancé une pétition pour en demander l’interdiction aux niveaux belge et européen. Julie Frère explique : « Nous ne voulons pas que la culture, et l’accès à d’autres évènements sportifs ou sociaux, soit réservée à une poignée de personnes étant en mesure de payer des prix (très) élevés. Or, c’est précisément ce que crée la tarification dynamique : des évènements de plus en plus chers et inaccessibles ».
En temps normal, cette tarification ne pose pas de problème lorsqu’il existe une réelle concurrence sur le marché et que le consommateur peut choisir d’acheter à un endroit plutôt qu’à un autre. Mais dans le cas spécifique des évènements culturels et sportifs, cette condition n’est pas remplie.
